8 mai 2024
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Neil, Vincent & Simon - Demande à la Poussière

-Par Delphine Gaston & Alexandre Farret-

Neil, Vincent & Simon, bassiste, batteur et chanteur-guitariste du groupe Demande à la Poussière ont bien voulu répondre à quelques questions dans un moment de confidence autour du nouvel album «Kintsugi» qui sort le 3 mai 2024 via My Kingdom Music.

Bonjour, est ce que vous pouvez vous présenter rapidement et présenter le groupe  pour ceux qui ne vous connaissent pas ? 

Oui bien sûr, je suis Neil, bassiste. Et moi Vincent, batteur. Et moi Simon, chanteur et guitariste. Le groupe existe depuis 2017, le groupe a une histoire un petit peu complexe, il a été initié par Chris et Jeff Grimal, à la base sur la volonté de faire un album ensemble, et puis je me suis greffé au projet, Vincent a enregistré l’album, c’était sa première expérience de metal.  

Demande à la poussière, un rapport avec le livre de John Fante ? 

Oui tout à fait, une partie des textes du premier album sont tirés du bouquin, l’histoire a donné un peu le thème à l’album, et au groupe aussi.  

Quel est votre processus créatif ? Comment bossez-vous ? 

Alors on s’est écarté des processus qui étaient déjà établi, dans le sens où on avait d’un côté Edgar, qui faisait pas mal d’ambiances, de riffs, d’émotions retranscrites musicalement et de l’autre côté on avait moi et Neil qui écrivons des textes au gré de nos déplacements, on avait pas mal de soucis à ce moment là, chacun de notre côté, et ça a créé beaucoup d’occasions d’écrire et du coup on a co-écrit un peu les textes de l’album, dans le sens où on est à 50/50 quasiment au niveau des textes, et du coup c’est pour ça que certaines chansons ont un penchant beaucoup plus poétique, et d’autres beaucoup plus ordurier.  

Vous avez deux titres, et le nom de l’album, (Kintsugi et Ichinawa) en japonais,  vous aimez particulièrement cette culture ?  

Alors le Kintsugi, on est sur un art du Japon féodal qui consiste à réparer des poteries avec un amalgame où on a incorporé de la poudre d’or, ce qui fait que l’objet réparé est d’une certaine façon plus beau et plus résistant qu’avant qu’il ne soit cassé et c’est une très belle métaphore pour la reconstruction de soi après des événements tantôt traumatisants, tantôt qu’on pourrait croire affaiblissants.  

Il y a un petit côté « Tout ce qui ne nous tue pas nous rend plus fort ». 

Voilà c’est ça. Après « Tout ce qui ne nous tue pas» peut aussi nous rendre plus faible, ça dépend des trucs, la plupart du temps le fait de s’en relever, quelque part on en sort grandi, si ce n’est pas physiquement c’est émotionnellement.

Et pour Ichinawa ? 

Alors … (rires). Bon Ichinawa ça veut dire « un seul noeud» en japonais, voilà tu connais (rires), c’est un exercice de corde qui vient du Shibari et ce qui m’a plu là dedans c’est que c’est une métaphore d’un dialogue non verbal entre deux personnes. Il y a de très très belles vidéos de ça sur internet, juste un noeud qui est fait sur un membre et puis des jeux de tension, de relâchement, une espèce de danse, une espèce de communication, quelque chose de très simple qui passe entre deux personnes, et cette métaphore je la trouvais assez plaisante à utiliser pour parler de la relation entre deux êtres, tout simplement. 

Et vous avez aussi deux titres (Miserere et Vulnerant Omnes-Ultica Necat) en latin  … 

Oui alors ils ne sont pas écrits en latin (rires). En fait pour ceux-là on avait les thèmes avant les titres, Vulnerant Omnes , Ultima Necat, c’est une phrase latine qui peut être retrouvée sur les frontons des églises, sur les horloges, qui veut dire que chaque minute nous abîme et que la dernière tue. Ça parle de fatalité et je trouve ça plutôt joli. 

Vos clips (Kintsugi et La parabole des aveugles) sont magnifiques, le choix de  l’abstrait était évident pour vous ?  

Non pas du tout, c’était un processus qu’on a mis en place avec le studio Matière Noire, ce sont deux personnes qui sont à Bordeaux qui font de la création graphique et beaucoup de choses, on a commencé à discuter avec eux, déjà d’une on n’avait pas forcément un budget qui était très étendu, pour faire par exemple appel à des acteurs, à du maquillage, à des choses comme ça, mais on voulait quand même avoir une création réelle, avec de la peinture, avec de la prise de vue, pas quelque chose fait sur ordinateur, on voulait rester dans la même démarche qu’on a pour notre musique, à savoir de l’analogique, de l’instrument qui vibre, pas de simulation, on aime la vraie musique enregistrée avec de vrais micros, et on voulait retranscrire ça dans la façon d’illustrer nos clips, donc Paul et Daphné avec qui on a discuté de ça, nous on proposé de faire de la prise de vue avec des mélanges de peinture, des mélanges de couleurs. Donc tout ça a été réalisé en studio, avec différents éclairages, et on trouve le résultat magnifique.  

Est ce que vous pouvez me raconter une anecdote, bonne ou mauvaise, de  concert, d’enregistrement ou autre ?  

Alors on peut te raconter une anecdote du premier concert de Demande à la poussière, qui est pas mal ! C’était le premier concert et ça se passait aux Ferrailleurs à Nantes, donc on avait un peu la pression, et la veille, le bassiste nous lâche. Ce n’était pas Neil (rires). Et le lendemain matin, son pote le gratteux nous lâche aussi, donc au lieu d’être cinq pour faire le concert, comme c’était prévu, on part seulement à trois sur la route. Et on s’est pointé là bas, on s’est dit qu’on allait quand même faire le concert, et la petite cerise sur le gâteau c’est qu’on s’est aperçu, sur place, au moment de faire les balances, que nous n’avions pas une partie du matériel, qu’on avait débarqué par erreur au studio en virant le matos des

autres. Voila. C’était une mauvaise expérience. Mais on a fait le concert, et le concert s’est très bien passé, mais bon c’était un gros moment d’émotion.

Est ce qu’il y a quelque chose que je ne t’ai pas demandé et dont vous aimeriez  parler ? 

On peut remercier Vade Retro, qui a fait la pochette de l’album, vraiment une très belle collaboration, ainsi que Clarisse pour avoir donné l’idée de départ.  

Alors c’était quoi cette idée de départ ? 

C’était de partir sur des chimères.  

Et aussi on peut annoncer (rires): 

« Demande à la poussière, en tournée dans toutes les villes de France, et près de chez toi avec Vesperine, à partir du 4 mai. Le 4 mai nous sommes à Vendargues, le 5 mai nous sommes à la plage car le concert a été annulé, le 6 mai nous sommes à Nancy, le 7 mai tu viens avec nous au Klub, à Paris, le 8 mai nous serons à Nantes, le 9 mai nous serons à Tours, le 10 mai nous serons à Orléans et le 11 mai Vesperine sera sans nous à Lille mais il faut aller les voir. »


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