C’est une belle affiche qui s’annonce ce soir à l’Olympia. Je me réjouis de voir enfin sur scène DOODSESKADER que j’ai raté si souvent lors de leurs derniers passages à Paris.
DOODSESKADER, c’est un duo belge de Sludge composé de Tim De Gieter à la basse et au chant (et connu pour appartenir également à AMENRA) et Sigfried Burroughs à la batterie. Si j’avais énormément aimé le premier album ‘Year One’ (ISOLATION Records – 2022), j’étais un peu plus sur la réserve avec le suivant, ‘Year Two’ sorti cette année. Voyons ce que cela donne en live !
C’est une étrange introduction qui ouvre le concert, avec un chant de supporteurs de football en faveur de Paris, version hardtek. Arrivent Sigfried et Tim, ce dernier présente le groupe « Bienvenue dans mes cauchemars ». Effectivement, c’est un set totalement torturé qui sera présent ce soir au public parisien. Tim prendra régulièrement la parole pendant le set, remerciant ALCEST de l’invitation en première partie, avançant qu’il faut du courage pour programmer un groupe aussi barré que DOODSESKADER. Tout le set leur sera dédié.
Le public est extrêmement calme pendant les 30 minutes de show et je me demande ce qu’il peut bien se passer dans leur tête – sont-ils conquis ou non ? Effectivement, le pari est osé et dénote avec le reste de la soirée. Mais ce sont bien des applaudissements fournis qui accueillent chaque fin de morceau du duo.
La scénographie nous plonge dans l’univers psychédélique et torturé de Tim. « C’est dingue d’être ici, d’avoir cette chance. Merci à vous. Paris c’est pour vous ! Vous voulez que je vous montre ma ville ? C’est pas beau » déclame Tim avant le titre « FLF », chanté en anglais, néerlandais et français : « On dirait que la vie me punit mais c’était pas de ma faute / J’voulais juste trouver une sortie de mon sombre lot ».
C’est le titre « People Have Poisoned My Mind To A Point Where I Can No Longer Function » qui termine le show, et si encore le public applaudit chaudement, on sent une ambiance très particulière se dégager dans l’Olympia.
Virage à 180°C avec l’arrivée du groupe de post hardcore britannique SVALBARD. Une toute autre ambiance s’installe désormais, plus feutrée, plus onirique, avec le sublime visuel du dernier album du groupe ‘The Weight of the Mask’ sorti l’an passé (Nuclear Blast Records).
La très charismatique Serena Cherry mène la danse au chant et à la guitare, complétée par Liam Phelan au scream et guitare, Matt Francis à la basse et Mark Lilley à la batterie. Nos yeux ne peuvent se détacher de Serena tant elle occupe la scène.
A l’instar de DOODSESKADER, le plaisir de partager la scène avec ALCEST ce soir est évident et à plusieurs reprises exprimé. De grands sourires fendent le visage de Serena tout le long du set qui s’essayera à échanger quelques phrases en français avec le public : « You are the loudest crowd of this tour ! J’adore Paris ! ».
J’avais découvert le groupe en première partie de CULT OF LUNA en 2023 dans cette même salle de l’Olympia et je regrette d’avoir le même constat sur le son ultra saturé, ne mettant pas suffisamment en valeur la palette vocale de Serena et le travail de composition. Le public ne boude cependant pas son plaisir, tant l’énergie déployée est communicative. L’adhésion est totale sur le dernier titre du set « Faking It », titre ouvrant le dernier album et de vives acclamations accompagnent la sortie du groupe.
Un grand rideau rouge a été déployé après le set de SVALBARD, pour que l’on puisse être totalement surpris par la sublime scénographie déployée par ALCEST, reprenant certains éléments du visuel du dernier album ‘Les Chants de l’Aurore’ sorti en juin dernier (Nuclear Blast) : la pleine lune, les oiseaux et surtout cette si belle lumière, qui dénote en tout point de l’ambiance du premier concert de la soirée…
Ce concert à Paris marque quasiment la fin de la tournée européenne entamée par le groupe en octobre dernier pour défendre le dernier opus. Le plaisir d’être de retour devant le public parisien est évident, surtout dans l’incontournable salle de l’Olympia, qui colle parfaitement à l’univers offert par ALCEST ce soir, tant au niveau de l’ambiance feutrée que par la qualité du son. Les trois premiers titres joués sont également les trois premiers de l’album, et évidemment la setlist du soir met en lumière les nouveaux titres.
Si de vives acclamations accompagnent ces trois premiers morceaux – dont Neige semble ne pas en revenir – un silence quasi religieux s’installe sur des morceaux plus anciens, à l’instar du titre ‘Écailles de lune – Part 2’, entrainant chaque personne présente ce soir dans une profonde introspection et émotion. Ce sera également le cas pour le titre ‘Souvenirs d’un autre monde’, issu du premier album d‘ALCEST, du même nom et sorti en 2007. Neige déclare à propos de ce titre : « Je n’aurais jamais pensé que je le jouerai un jour à L’Olympia. Je vous remercie d’être là ce soir ».
La scénographie évolue en même temps que les titres, la lune passant de très blanche, à rousse, puis verte, telles les évolutions des émotions qui nous traversent à chacun des morceaux. Le plaisir de jouer ensemble sur scène est évident en tout cas.
Malheureusement, après bientôt 1h30 de concert et une petite pause, le groupe revient pour deux derniers titres, dont le dernier si évocateur, « L’Adieu ». « Et souviens-toi / Que je t’attends » – souhaitons ne pas attendre trop longtemps avant de revoir sur scène ALCEST.
Ce fut une belle soirée, avec des sets totalement différents – nous sommes passés de la noirceur de DOODSESKADER, à l’univers puissant et fragile de SVALBARD jusqu’à la lumière totale d’ALCEST.
Je remercie les équipes de l’Olympia et de The Link Productions pour l’organisation de cette soirée.
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