Interview avec Chloé TRUJILLO, chanteuse du groupe BLVD OF EYES !
Chloé Trujillo, chanteuse du groupe BLVD OF EYES, a pris le temps de répondre à nos questions dans un moment de confidence autour du nouvel EP « Buying Lies for the Truth Seeker », paru le 25 octobre dernier chez M&O MUSIC.
Bonjour Chloé ! Merci de prendre le temps de répondre à ces quelques questions pour METAL ROCK MAGAZINE. Pouvez-vous nous dire comment vous êtes arrivée dans le monde de la musique ?
Bonjour ! Alors, la musique a toujours fait partie de ma vie. Évidemment, la musique était très, très souvent présente. Mes parents avaient leur propre marque de vêtements de prêt-à-porter féminin, qui s’appelait Claude Barthélemy Paris. Et Claude Barthélémy, c’est le nom de mon père, qui est un grand fan de musique. Ma mère aussi écoute de la musique, mais mon père surtout. Et quand ils préparaient leurs défilés de mode, mon père avait pas mal de business aux États-Unis, notamment à Los Angeles. Et ça, c’était avant, il faut imaginer le monde avant les streamings et la musique digitale en MP3. Il allait à Los Angeles et allait toujours à Tower Records sur Sunset Boulevard et demandait toujours au mec qui travaille là-bas quelles sont les dernières sorties, les dernières nouveautés, et il achetait les cassettes ou les vinyles des dernières nouveautés. À côté de ça, un des meilleurs amis de mon père travaillait pour BMG & Philips à l’époque. Et donc, il travaillait dans la musique, son meilleur ami. Donc, on était très souvent invités à des shows. J’ai notamment vu Rainbow. Mes parents se faisaient offrir aussi par lui, tous les disques promotionnels, les floppy disks et tout ça. Donc, en fait, on écoutait énormément de musique déjà à la maison. Parallèlement à ça, ma mère a fait venir ses parents pour habiter en face de chez nous, pour s’occuper de nous, moi et mes sœurs quand on était petites, parce que mes parents avaient de longues heures de travail des fois. Donc, en fait, mes grands-parents étaient notre deuxième set de parents en quelque sorte. Mon grand-père a été chanteur d’opéra professionnel, il partait aussi en tournée, et donc je le voyais souvent faire ses vocalises, s’échauffer, et tout ça, et ça, ça m’a toujours inspirée. Mon père écoutait des groupes comme AC/DC, Iron Maiden, Black Sabbath… C’était vraiment ce style de musique, tout ce qui était hard rock, metal, où je me suis sentie le mieux. J’ai commencé à écouter et à aller aux concerts, à connaître plein de monde, des fans de metal, et à traîner avec les punks et les metalleux. J’ai commencé à avoir aussi des plans boulot pour bosser sur des concerts, donc j’étais très « involved » dans la musique metal très vite, en fait. Et ça a évolué pour moi genre quand j’avais 14-15 ans. C’est devenu aussi grindcore, death metal… Enfin tous les styles de metal, en fait. Hardcore, trash, tout ça. Voilà, et c’est devenu une de mes passions.
Vous êtes une artiste aux multiples facettes : l’art, la musique, les bijoux. Comment arrivez-vous à jongler entre ces différentes formes artistiques ?
Pour moi, tout marche ensemble, en fait. Je vais être en train de peindre, et tout d’un coup, pendant que je peins, il y a des mélodies ou des mots qui m’arrivent, et ça, ça va devenir un morceau. Ou bien quand je suis en train d’écrire une chanson, en train de jouer ou d’écrire des mélodies, il y a des visuels qui arrivent dans mon esprit, et ça, ça va devenir une peinture. D’ailleurs, c’est assez fascinant parce que quand je regarde une peinture, je me souviens du morceau que j’ai écrit par rapport à cette peinture. Un jour, j’aimerais bien faire une expo où l’on puisse écouter le morceau associé à la peinture au moment de leur création. Et en ce qui concerne les bijoux, les designs, tous les vêtements, les foulards, tout ce que je fais est vraiment imprégné de mon art. Que ce soient les imprimés des différents éléments de mes peintures qui reviennent se retrouver sur tous ces designs. Donc, en fait, je jongle entre tout ça. C’est plutôt le côté business qui est plus difficile à jongler, mais le côté création de tout ça, ça marche vraiment ensemble.
Vous avez donc une carrière artistique très diversifiée, mais vous êtes également la femme de Robert Trujillo. Comment gérez-vous l’équilibre entre la carrière artistique et la vie personnelle ?
C’est encore plus difficile de nos jours, puisque même mes deux enfants sont aussi musiciens en tournée. Donc on a un calendrier dans la cuisine où on met chacun nos dates de shows, de tournée et les dates où on peut tous se retrouver à la maison. C’est cool. Donc on gère ça comme il faut. De temps en temps, on arrive à se retrouver, comme par exemple cette année au Hellfest où moi j’ai joué avec Savage Lands le jour avant où Tye et Robert ont joué. Tye avec Suicidal Tendencies et Robert avec Metallica le lendemain. Et ce jour-là, c’était l’anniversaire de Lullah et c’était cool. On s’est tous retrouvés au Hellfest et on a fêté son anniversaire, ses 18 ans. Donc il y a quand même des moments comme ça, où on peut joindre aussi les deux : le travail et la vie personnelle, et on peut se retrouver. Mais le plus important, je crois que c’est de se sentir… J’ai le mot en français qui me sort de l’esprit, mais « fulfilled », genre content. Quand on est content de ce qu’on fait et qu’on est passionné par ce qu’on fait, ça se reflète dans notre vie personnelle et on est plus heureux.
Est-ce qu’il y a un projet ou une œuvre de votre carrière qui vous rend particulièrement fière ?
Ça, c’est une question difficile parce qu’en fait, je ne me repose jamais et c’est peut-être un défaut. J’en sais rien. Moi, je prends ça comme une qualité. Donc, je ne me pose jamais la question de si ça, c’est bien, ou si ça, j’en suis fière. Je suis fière de mon travail, mais j’ai toujours en tête : « Qu’est-ce qui vient après ? » C’est-à-dire, ok, maintenant j’ai fait ça, il faut que je vise plus haut, que je grandisse ou que je progresse, etc. Donc plutôt que ce soit un projet ou une œuvre qui me rend plus fière, c’est plutôt la fierté de voir à quel point j’ai appris en faisant tel ou tel projet, en travaillant avec telle ou telle personne, ou bien en travaillant toute seule et en accomplissant des choses en l’ayant fait vraiment seule.
Pouvez-vous nous dire comment est né BLVD OF EYES ? Comment s’est faite la rencontre avec les membres ?
Oui, alors, avec mon projet de musique solo, donc juste Chloé Trujillo, j’ai commencé durant le Covid à sortir des choses toute seule. Le Covid m’a forcée un peu à apprendre à me servir d’un logiciel de musique. Donc j’ai sorti plein de morceaux et de là, il y a une association pour l’environnement qui m’a contactée. Et on était encore en plein Covid, donc tout le monde était chez lui et tout, mais ils m’ont contactée pour voir si je voulais participer à un show virtuel. Un concert virtuel qui serait filmé au « Troubadour », un club à Los Angeles. Personne ne se rencontre, il y a juste un caméraman qui filme et voilà. Plusieurs groupes ont joué et tous les profits allaient pour l’environnement. Donc j’ai joué, j’ai fait mon truc, j’ai fait mon petit concert là. Et après, on avait la possibilité de voir le show entier online. Et donc, j’ai regardé et j’ai vu en me disant : « Oh, tiens, y a un autre groupe ! ». C’étaient plein de genres différents, plein de genres de musique différents. Je me dis : « Oh, y a un autre groupe qui fait du metal ! ». Et en fait, le bassiste de ce groupe, c’est Marc, et il m’a contactée et m’a demandé si j’étais partante pour faire une collab’. J’ai dit : « Ouais, ok » et donc de là, il m’a envoyé par e-mail cinq riffs de guitare. J’en ai choisi un : mon préféré, et j’ai enregistré des idées de mélodie par-dessus. Et donc, on a travaillé comme ça, sans se voir, juste par e-mail, en s’envoyant des fichiers. Une fois que j’ai envoyé les mélodies, il me renvoie ses idées avec plus de guitare, après je renvoie des idées avec un arrangement, etc. Et de là, on a sorti un morceau sous le nom de Chloé Trujillo & Rav Medic, qui s’appelle « Lightning Strikes Twice ». Et ce morceau a attiré l’attention d’un label en Australie, avec lequel on a signé pour un EP, et donc on a sorti un EP. En fait, on a continué à travailler de la même manière. C’est-à-dire que tout cet EP, tous ces morceaux, on les a écrits sous le nom de Chloé Trujillo & Rav Medic, par e-mail, comme ça, genre tu m’envoies une idée, je te renvoie mes idées, etc., jusqu’à faire cinq morceaux, donc six au total avec le single. Puis après le Covid, une fois cet EP sorti, les choses ont commencé à rouvrir. Et donc, on a eu des propositions de faire des shows. Donc, là, on s’est dit : « Bah on est que deux musiciens, donc on a besoin d’un guitariste ». Marc, lui, est bassiste, et moi chanteuse. On a besoin d’un guitariste et d’un batteur. Marc a proposé qu’on se retrouve dans une salle de répet’. Lui avait proposé Kevin, et moi, j’ai proposé Lullah. Et c’est comme ça qu’est né BLVD OF EYES.
Comment s’est déroulé le processus de création de cet EP ?
Ce nouvel EP qu’on vient de sortir sous BLVD OF EYES, a en fait été créé avant que BLVD OF EYES existe à proprement parler, donc c’était le même processus que pour le premier EP. C’est Marc et moi en va-et-vient. Après, Marc a eu l’idée de contacter Ray Luzier de Korn pour faire des batteries, qui a gracieusement accepté. Et on a eu d’autres guests qui ont joué sur cet EP, mais c’était bien avant la création de BLVD OF EYES, donc on n’a pas Kevin ni Lullah qui jouent dessus, sur l’enregistrement. Bien sûr, c’est eux qui le jouent en live. On était encore plus ou moins dans le Covid, donc les choses étaient un peu fermées. Donc c’était chacun de son côté dans son studio, en s’envoyant les fichiers par e-mail. Vive la technologie !
Quelles sont les influences qui prédominent dans cette création ?
Alors, je pense que toutes les influences sont entre les influences de Marc et moi, puisqu’on a été les piliers de cette création, de ces morceaux-là. Et on est assez diversifiés, donc bien sûr, le corps de la musique, c’est hard rock/metal, mais on a différentes influences de plein de groupes, qui sont difficiles à nommer. Et moi, j’ai toujours du mal parce que quand on est dedans, c’est difficile de juger de l’extérieur, donc je ne m’en rends pas très bien compte.
Quels sont les projets à venir pour BLVD OF EYES ?
Eh ben, des tournées. Là, on a pris un peu de temps off parce qu’on est en train de restructurer notre groupe et les rôles associés. On est en train de faire du merchandising et plein de choses. On est en discussion avec plein de monde, notamment pour une tournée en Australie l’année prochaine, j’espère en Europe aussi, quelques dates en Amérique du Sud et bien sûr, des dates aux États-Unis, ça c’est sûr. Donc plein de choses qui se préparent. Et pour en savoir plus, je poste souvent sur mon Instagram toutes mes news. Donc c’est sur « Chloé Trujillo », mon Instagram. Et sinon, il y a BLVD OF EYES qui a aussi un Instagram, dont Marc se charge. Donc tout sera posté là et toutes les news.
Merci d’avoir répondu à nos quelques questions ! Auriez-vous un dernier mot pour METAL ROCK MAGAZINE et ses lecteurs ?
Merci beaucoup pour cette interview et merci à tous les lecteurs de lire nos news. J’espère voir beaucoup d’entre vous lors d’un de nos concerts, ou même une de mes expos, ou un de mes événements. En tout cas, voilà, vous pouvez me suivre sur Instagram à « Chloé Trujillo ». J’ai aussi un site internet : https://chloetrujillo.com/ J’essaye de garder tout ça assez fréquemment actualisé. Et puis aussi, bien sûr, vous pouvez suivre BLVD OF EYES sur Instagram, on a aussi un site mais qui est encore en construction, semi-construction : https://www.blvdofeyes.com/ Et puis, écoutez nos musiques sur Spotify, Apple Music et toutes les autres plateformes de streaming. J’ai aussi une chaîne Youtube où on a des vidéos. Et ma chaîne, c’est « Chloé Trujillo », donc facile à trouver. Merci beaucoup !
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