Interview avec Matthieu Bausson, bassiste du groupe Ultra Vomit !
Bonjour !
Bonjour !
Enchantée ! Bravo pour le nouvel album, « Le Pouvoir de la Puissance » !
Merci beaucoup !
Quand et comment vous est venu le titre de l’album ?
Oh, c’est arrivé sur le tard, ça. La jaquette était déjà faite, même l’album était déjà enregistré, peut-être bien aussi. On avait quelques idées de nom d’album et aucune qui nous paraissait évidente, quoi.
D’accord, donc c’est venu suite à… ? Vous avez parlé entre vous et d’un coup il y a un mot qui a… ?
En fait, je sais pas, c’est venu quand même hyper naturellement. En fait, on avait plusieurs idées d’album. Je vais pas en balancer certaines… (Rires)
Ah ouais, pourquoi ? (Rires)
Parce que ce serait remettre une pièce dans la machine, mais je t’expliquerai. Et en fait, je ne sais plus qui c’est qui a balancé « Le Pouvoir de la Puissance » alors qu’on avait déjà le morceau. Il s’appelait « Le Pouvoir de la Puissance » le morceau, avant. Et du coup, on est là : « Mais ouais ! », ça matche à fond avec la jaquette. Enfin pour moi, en tout cas, ça matche à fond avec la jaquette. C’est tout ce que dégage l’album, je trouve, en plus. C’est un truc puissant du début à la fin. C’est les montagnes russes, on s’en prend plein la gueule !
Il y a plein de parties qui n’ont rien à voir mais ça crée votre côté unique aussi !
Et voilà, en fait, ça paraissait assez naturel finalement de l’appeler comme ça, l’album. Mais il y a eu d’autres idées : « La prophétie du Docteur Fetus », par exemple. (Rires)
Ça, ça me fait bien rire. Mais bon…
À garder pour un prochain, peut-être ?
On n’était pas tous unanimes sur ce truc-là. Il y avait… Ouais, mais nan, mais allez, je le dis, il y avait « Panique à l’Élysée ». (Rires)
D’accord ! (Rires) Pour être dans le thème en ce moment ?
Ouais, là, on se dit non, c’est pas… Nan, mais je sais pas si t’es au courant de…
Ah si ! Y a trois ans !
C’est moi-même qui en parle, là, c’est horrible. (Rires). Voilà, on a fait le tour du sujet. (Rires)
Petite question par rapport à votre passage là-bas, à l’Elysée : qu’est-ce que tu peux en tirer de cette expérience ?
Qu’est-ce que je peux en tirer ? Ben, c’était étonnant comme expérience. On a pris un shitstorm, bien sûr, à faire ça. On s’y attendait un petit peu, mais bon, c’est toujours plus virulent que ce à quoi on s’attend, quand même. Moi, je pense que ça vaut pas du tout ce qu’on s’est pris sur les réseaux quand même. Certains n’ont pas compris ce qu’on a voulu faire.
De toute façon, le métal en France, c’est un peu compliqué, ce n’est pas ce qui est le plus adoré comme genre…
Ouais, direct, dès que t’es associé à la politique, bah nan, ça ne marche pas.
Donc pas d’album là-dessus déjà !
Nan, nan, on va pas remettre une pièce dans la machine, mais nous, ce qu’on voulait faire, c’était un what the fuck, comme nous l’avaient vendu McFly et Carlito, qui nous ont invités à faire ça et faire un truc qui n’est pas non plus irrévérencieux à fond, parce qu’on ne veut pas non plus… Enfin, je sais pas, c’était juste les mauvais élèves qui font une bêtise, quoi. C’était un peu ça.
C’était drôle au moins, quand même.
Moi, je trouve que c’est dans la lignée un peu d’Ultra, c’est toujours ça, l’humour qu’on véhicule à travers nos morceaux. C’est vraiment les cancres, quoi.
Cancres, mais quand même, y a du niveau, hein. C’est qualitatif !
Ah, c’est gentil !
On pouvait déjà célébrer votre retour cette année avec votre premier single « La puissance du pouvoir », sorti le jour de la Fête de la musique, morceau épique alliant métal médiéval, on va dire, et beaucoup d’humour dans les paroles comme d’habitude, avec au passage une très bonne imitation de Johnny Hallyday !
Ouais, elle est assez bluffante celle-là.
Ouais, franchement, il sait faire vraiment plein de trucs ! C’est étonnant quand on écoute le début avec « les muscles huileux et saillants » comme paroles et puis d’un coup, on entend ça, on se dit : « Waw » ! Alors, est-ce que vous étiez impatients de faire votre retour ? Même si vous tourniez quand même beaucoup régulièrement et puis l’album « Panzer Surprise ! » marchait encore avec le disque d’or il y a deux ans.
Ouais, ouais, ça marchait toujours à fond, mais on avait besoin d’une pause de toute manière pour composer l’album parce qu’on n’arrive pas à composer quand on est en tournée. Il y a des petites bribes, quoi, des vocaux et tout, mais le temps de composer et tout, se retrouver à quatre juste pour ça, on n’avait jamais le temps. À chaque fois qu’on se retrouvait à quatre, c’était pour bosser le live.
Oui, et puis vous enchaînez les dates. Après, il faut vous reposer et pas forcément vous remettre tout de suite dedans.
Ah bah, ça s’est fait direct quand même. Dès la fin de la tournée, c’était en mode on recommence à répéter pour composer l’album et partir en studio.
Et il y a la tournée qui arrive bientôt !
Là, on a commencé tout juste à répéter pour la tournée, en fait.
D’accord ! Je pensais que ça faisait des mois, comme j’ai vu qu’en décembre de l’an dernier, l’album était déjà annoncé pour septembre 2024.
Les dates étaient déjà prévues, même pour celles qui arrivent là, en octobre, mais nan, là, on a commencé tout récemment à bosser pour la tournée. Après, on avait déjà les morceaux un petit peu dans les doigts puisqu’on les a enregistrés sur l’album. Nan, vraiment, on a bossé, là, tout récemment pour la tournée, mais ça va le faire ! On bosse pas mal.
Le nouvel album « Le Pouvoir de la Puissance » démontre vraiment toutes vos capacités et est vraiment puissant au niveau des riffs, des bons gros riffs et je trouve qu’il est dans la continuité du précédent, qui est sorti il y a déjà sept ans.
Ouais, ouais, je suis d’accord.
Il est un peu plus violent, quand même, mais en bien, évidemment. Est-ce que c’est celui dont vous êtes le plus fier actuellement ?
Avec le recul, on pourra peut-être dire ça. Je pense que là, on est tous hyper contents quand même de l’album.
Qu’il sorte enfin, aussi !
Ouais ! Mais, en fait, nous, ça s’est fait dans la continuité, vraiment. On a arrêté la tournée, on a composé. Ça a pris seize mois quand même pour composer l’album. On est partis en studio, et là, ça a duré quatre mois pour enregistrer, ce qui est long.
Et sur les instrus, est-ce que vous avez créé chacun de votre côté ou tout fait ensemble une fois en studio ?
Je dirais que pour la composition globale, ça va plus être Nico, le chanteur et Flockos, le guitariste. C’est plus eux qui ont vraiment composé l’instru, voire même les paroles. Après, on trouvait aussi des idées de base. Moi, j’ai proposé une idée pour un morceau, et puis Nico en a fait un morceau, en fait. Juste l’idée de base. Tu vois, Manard, c’est pareil, il a apporté quelques idées, notamment pour « Tikawahukwa ». Pareil, « Dead Robot Zombie Cop from Outer Space II », c’est lui qui est arrivé avec un texte et tout, et puis une idée globale. Et après, dans la composition, moi et Manard, on était… Enfin Manard, fatalement, il est batteur, donc il va pas enregistrer des riffs de gratte, tout ça. Moi, c’est pareil, j’ai pas trop les compétences pour ça, enfin, je trouve. Après, je me suis jamais trop prêté au jeu aussi. C’était Nico et Fab’ qui ont composé vraiment.
Justement, comment ça se passe quand vous enregistrez un album, qui a le plus d’idées, qui crée le plus ?
Ouais, après, en fait, tous les deux ont plus composé. Après, on avait notre mot à dire et puis ils nous écoutaient aussi, tu vois. C’est pas « Ah non mais moi, je compose, t’as rien à dire, toi ». Non, non, c’était la pure diplomatie. Moi, j’ai apporté quelques petits trucs pour les arrangements et tout, Manard aussi. Enfin, tout le monde aussi, après, quoi. C’est vraiment un travail quand même de groupe, quoi. Et même dans le studio, tu vois.
Qu’est-ce que vous avez pensé, vous tous, de la prestation de Gojira à la cérémonie d’ouverture des JO ?
Baaah on a tous été scotchés, hein.
On l’écoute encore sur Spotify. Elle est sortie, d’ailleurs !
Ouais, ouais ! Nan mais c’était incroyable, toute la mise en scène…
C’était le meilleur truc de la soirée !
Ouais ! J’ai pas vu toute la cérémonie, moi, j’ai pas tout regardé. J’ai vu la cérémonie de fin parce que je m’attendais à prendre une grosse claque. Il y a eu le côté concert dans le stade que j’ai trouvé cool, mais du coup, j’ai pas tout maté de l’ouverture et c’est dommage parce que je pense qu’il y avait des bonnes claques quand même, globalement.
Non, c’est sûr, mais la plus grosse claque, c’était Gojira quand même !
Bah Philippe Katherine, j’ai bien aimé, hein. (Rires)
Aussi ! (Rires). Ça a fait le tour du monde, ça aussi.
Céline Dion aussi, c’était cool.
Ouais, ça c’était super bien, c’est les meilleurs moments de la soirée, en fait.
C’est ouf hein aussi d’avoir mêlé tout ça, en fait. Que ce soit à la même échelle, que ce soit Gojira, Aya Nakamura, Céline Dion et tout.
Ouais bah faut représenter la France et tout ce que tout le monde écoute, quoi.
Mais ouais. J’ai trouvé ça cool ! Quand tu vois Gojira, nan mais bien sûr, là, c’est la claque, quoi.
T’as vu que les gens ont découvert maintenant. J’ai vu qu’il y a eu 900% d’écoute en plus sur Deezer ! Ça a complètement explosé.
Ouais, nan, c’est trop bien.
C’est une fierté pour le métal français quand même.
Ouais, carrément.
Question sur le Hellfest : est-ce qu’il y a un passage qui serait prévu en dernière minute ou bientôt d’annoncé pour 2025, par hasard ?
Bah attends, parce que…
Vous savez déjà ?
Naaaan…
Ok, bon, vous pouvez pas le dire peut-être !
Bah, j’en sais rien, en fait. C’est pour ça ! (Rires)
Ah, tu sais pas ! D’accord. Je me demande, comme il y a des groupes des fois qui sont annoncés un ou deux mois avant, « rejoint le line-up », vu qu’il y a une sortie d’album et que vous n’êtes pas venus depuis 2022.
Non mais c’est possible qu’on y joue. Voilà, c’est possible. (Rires)
Qu’est-ce que vous feriez actuellement si vous n’aviez pas percé dans la musique ?
Moi, personnellement, j’ai commencé un master enseignement en musique, mais ça ne m’aurait pas plu, je pense, parce que j’ai donné quelques cours et c’était pas fait pour moi. Je pense que c’est pas spécialement l’enseignement, mais… L’année dernière, j’ai repris une formation : remise à niveau scientifique. J’ai pas fini mon année parce qu’on est partis en studio et c’était ingérable, et en fait, je me serais plus vu prof de maths, limite.
Prof de maths ?
Ouais, c’est étonnant, hein.
Et Ultra Vomit, ouais, c’est incroyable !
(Rires) Mais… Je garde ça en tête parce que je ne vais pas faire ma retraite avec Ultra, hein. Je pense pas. En plus, j’ai dix ans de moins que les autres donc c’est carrément plus tard.
Non, mais s’il y avait eu un autre truc qui t’aurait plu, ça n’aurait pas été dans la musique forcément, donc.
Ouais, moi, j’aime bien les sciences et après je suis pas du tout spécialiste là-dedans, spécialisé là-dedans, mais je sais que c’est une voie qui peut me correspondre. Justement par cette remise à niveau scientifique, j’espère me réorienter là-dedans plus tard.
Ok, donc après ou pendant le groupe, en fait.
Ouais, ouais, en parallèle, si y a moyen.
Parce qu’il n’y a pas de raison que ça s’arrête, votre succès ou même qu’il y ait des concerts, mais imaginons qu’il y ait un jour moins de succès…
Non mais après ça pourrait être de continuer dans l’intermittence aussi, tu vois, en tant que bassiste dans un autre groupe. À part s’il y a un groupe, par exemple, qui me plaît à fond et avec qui j’ai une accroche avec les membres et tout, qui me contacte pour continuer et tout, ça me fait vivre. Pourquoi pas. Mais ce genre d’occasion, je pense pas que ça se présentera. Et puis pareil, continuer par exemple en technique ou ce genre de trucs. J’y avais pensé pendant un moment, puis je suis là, nan, putain. Moi je préfère terminer dans le milieu de la musique, sur une note positive avec un Ultra et tout.
Et donc pas donner des cours.
Non, j’y ai pensé aussi mais je me vois pas faire ça.
Au cours des sept dernières années, est-ce que vous avez songé à un moment à faire quelque chose de totalement différent de « Panzer Surprise » pour le nouvel album ?
Non, pas du tout, ça allait être dans la continuité. En même temps, en fait, il y a des écarts, des grands écarts entre tous les morceaux déjà. Donc souvent tu peux aller ailleurs ou alors revenir à du grindcore comme sur le premier album, tu vois, mais non. Là, on pousse encore les potards un peu plus, mais ça reste dans la veine de « Panzer Surprise ! », c’est sûr.
Par contre, pour répondre à la question d’avant sur ce que font les autres membres, là, je ne peux pas répondre à la place des autres. Ça aurait été pas mal.
Ouais, en fait, je pensais que vous auriez été plusieurs ! Ça aurait été cool.
Après, je peux répondre un peu pour Manard déjà. Il a un taf, en fait, à côté. Lui, il est pas intermittent. Il a choisi la sécurité, il a un taf.
Donc tout ça, c’est du bonus, Ultra Vomit.
Ouais, c’est ça. Et c’est du bonus… Par contre, il enchaîne : il bosse la semaine et il part en tournée le week-end. C’est assez chargé quand même.
Mais c’est quelque chose qu’il veut faire dans tous les cas. Il y tient et arrive à faire les deux.
Ouais, la sécurité de l’emploi, quoi. Pour Flockos, lui, il se voit faire de la lutterie, je pense. Il a un studio d’enregistrement chez lui, donc il va continuer à enregistrer des groupes. En parallèle, faire une formation peut-être de lutterie pour pallier à ça, et puis s’il y a d’autres projets musicaux qui se proposent à lui, peut-être qu’il continuera aussi dans la musique en parallèle, tu vois. Et Nico, je sais pas s’il a trop de plans B, mais ce serait peut-être du doublage, je crois.
Ah ouais, ce serait pas mal, hein !
Bah c’est sûr…
Justement, j’allais y venir. J’ai un peu une question qui concerne tout ça : le monde du théâtre ou du cinéma vous a-t-il déjà approché pour une collaboration ? Et si pas, est-ce que vous accepteriez ?
Euuuh… Si le cinéma nous a déjà contacté ? Non.
Ou le théâtre, vu le genre original que vous faites.
Non, non. J’ai pas de souvenirs, mais c’est possible. Si, il y a peut-être… Mais moi j’étais pas encore dans le groupe. C’était pendant « Objectif : Thunes » et il y avait un court-métrage qui s’appelait « This is Ultra Vomit », mini sketchs et tout. Mais je crois que c’était une petite école de cinéma qui avait fait ça avec des étudiants et tout, mais y a jamais eu de grosse production ou quoi qui a contacté Ultra.
Et est-ce que vous aimeriez faire un truc comme ça pour vous, produit par vous ? Il y a tout un univers, il y a déjà les clips, les concerts, les visuels, les paroles, l’instrumentation, tout. Mais quelque chose qui serait…
Faire un film, par exemple ?
Oui, voilà, projeté au cinéma.
Non, on n’a pas d’idée de film. Là, ce qu’on veut faire, c’est des clips aussi. On a des idées pour des morceaux et tout.
Donc pour les prochains singles du nouvel album. C’est déjà en cours… ?
Là, on vient d’en filmer un, d’en enregistrer un. Et quand tu parlais de si on a été approchés par des gens de cinéma, c’est pas vraiment du ciné parce que c’est un youtubeur à la base, mais Julien Josselin, c’est lui qui a réalisé notre clip qui va sortir le 19 septembre, là. Sur le morceau « Doigts de Métal ».
Est-ce que vous vous rendez régulièrement en tant que spectateur à des festivals autres que le Hellfest, ou des concerts régulièrement ? Qu’est-ce que vous voyez comme groupes et en genre musicaux ?
C’est vrai que j’y suis pas retourné… Ah, si ! La semaine dernière j’ai été voir… Mais attends, c’est des copains, c’est différent. C’est pas connu mais le concept est excellent : c’est Clignement 182. C’est Blink 182 mais en français, avec Google Translate, quoi.
Donc c’est un peu humoristique aussi ?
Ah oui, c’est très marrant ! Surtout les interventions entre un morceau et tout. En fait, le chanteur de ce groupe-là, c’est le batteur d’un de mes autres groupes, et du coup, à chaque fois qu’il fait des vannes, je suis broyé. Et puis là, le voir en concert, bah… Enfin, fallait que je le voie, quoi ! (Rires)
Je t’ai entendu dire « autres groupes », donc je rebondis là-dessus !
J’en ai un, ouais.
T’as un autre groupe et c’est juste comme ça, pour le kiff avec les potes ?
Ouais ! C’est grâce à ce groupe-là aussi que j’ai rencontré les membres d’Ultra Vomit, où j’étais avant parce que Manard était dans ce groupe-là avant. Il y a Andréas, d’Andréas & Nicolas, qui était le projet de Nico – le chanteur -, qui est le chanteur de ce groupe. Ça s’appelle Rage Against The Peppers, c’est un cover band de Rage Against The Machine. C’est pas juste un cover band, il y a un aspect théâtral, en fait. C’est un combat de boxe entre Rage Against The Machine et les Red Hot Chili Peppers.
Et ça se passe où ? C’est dans une salle ou bien c’est chez vous… ?
Oh bah non, on a un groupe et puis on tourne.
Ok ! Et le type de salle, c’est quelle capacité ? C’est dans les bars… ?
Ouais, ça va être des petites choses en général parce qu’on n’est pas connus. Sinon, est-ce qu’on va voir des concerts ? Bah oui, quand même. Moi, ça va plus être des concerts rock en général, moins métal. Moi, je suis moins métal quand même à la base. Un peu plus depuis que je suis dans Ultra forcément, parce que les gars me font écouter des trucs et tout.
Des trucs violents, donc !
Ouais ! Mais j’aime beaucoup, hein, mais je préfère limite en jouer qu’en écouter, tu vois. Tu sais, le côté « Putain »…
Ouais, c’est toi qui le fais, là !
Ouais, ouais ! Et puis tu dégages une énergie et tout qui est cool. Et Nico te dirait, par exemple, que lui, il aime bien les concerts de rap et tout. Pareil, j’ai vu Orelsan en concert et je trouve ça monstrueux.
D’ailleurs, ça me fait penser que sur le morceau « Doigts de Metal » dans le nouvel album, la voix, c’est un peu comme Orelsan.
Ah bah oui, bah c’est ça ! Oui, oui, c’est complètement assumé. C’est ça, le clip qu’on va faire, en fait, justement. Et on parodie aussi des codes de clips d’Orelsan dans ce clip-là. Un petit peu, après ça va être subtil. De toute façon, ça a toujours été la marque de fabrique d’Ultra, hein. Parodie, quoi.
Une question hors sujet : quel est votre animal favori et pourquoi ?
C’est facile, très facile : le chat. Et pourquoi ? Parce que le chat ! (Rires)
D’accord. (Rires) D’ailleurs, c’est dommage que Nicolas soit pas là parce que j’avais une question pour lui. J’ai une copine, Sarah, qui l’a croisé le dernier jour du Hellfest en attendant le feu d’artifice, et il s’est mis à lui parler de ses chats et montrer des photos. Son pote le cherchait et quand il l’a retrouvé, il lui a dit : « Non mais, mec, t’es sérieux de montrer des photos de ton chat, comme ça, à des gens au pif ? ».
Matthieu : (Rires)
Et donc, elle voulait juste savoir s’il s’en souvenait. C’est dommage qu’il soit pas en face, mais si jamais je peux lui dire après…
Bah tu sais, je lui dirai « Sarah », c’est ça ?
Ouais, voilà. J’ai la photo d’ailleurs. Je lui demanderai après, sinon.
Bah, en fait, dans le groupe, on est tous fans des chats. Tout simplement.
Vous en avez aussi ? Tous ?
Attends, tu peux lui poser la question, direct !
(Le chanteur du groupe Ultra Vomit nous rejoint pour discuter entre deux interviews)
Nicolas : Ça va ou quoi ?
Salut !
Nicolas : Salut !
Enchantée !
Nicolas : Pareil !
Moi, c’est Estelle. J’avais une question, en fait.
Nicolas : Ouais ?
Ça tombe bien que tu sois là. J’ai une copine, Sarah, qui était au Hellfest cette année et elle t’a croisé quand vous attendiez le feu d’artifice, qui n’est jamais venu. Et elle se demandait si tu te souvenais d’elle. Tu lui as montré des photos de chats. Attends, je vais te montrer la photo d’elle et toi.
(Je montre la photo à Nicolas sur la publication Instagram avec mon téléphone)
Nicolas : Ok ! (Rires)
Voilà, donc apparemment tu lui as montré les photos et…
De mes chats ?
Voilà, c’est ça.
Nicolas : Ouais, bah oui !
Et y a ton pote qui t’a retrouvé et qui a dit : « Non mais, mec, t’es sérieux de montrer des photos de ton chat, comme ça, à des gens au pif ? » et elle se demandait si tu t’en souvenais.
Nicolas : Ça veut dire que j’étais ivre, alors, nan ?
Peut-être ! (Rires)
Matthieu : Possible, hein. Ah mais le dernier jour, de toute façon, on n’a jamais pu se retrouver, donc oui.
Nicolas : Je pense que sobre, je peux quand même montrer une photo de mes chats.
Matthieu : Oui… (Rires)
Voilà, c’était juste pour savoir si tu te souvenais.
Nicolas : Je vais le refaire. Regarde.
Ok ! (Rires)
Matthieu : (Rires)
(Nicolas cherche dans son téléphone)
Nicolas : C’est où… ? Ah, ils sont dans « Favoris », c’est bon. Oh, les bébés…
(Il me montre une photo de ses chats)
Oh, ils sont trop beaux ! Les beaux yeux qu’ils ont, olala !
Nicolas : Ouais, ça, c’est Lemon, puis ça, c’est Canisse.
Et donc tu lui as montré ça ?
Nicolas : Sûrement, ouais, j’imagine. Ouais.
Matthieu : Nan mais, en fait, la question, c’était « Quel est votre animal favori ? ».
Ouais, j’ai rebondi là-dessus !
Matthieu : Et euuh… « Et pourquoi ? ». Tu vois, baaah euuh, les chats !
Nicolas : Ouais !
D’accord. (Rires)
Matthieu : Y a souvent team chien ou chat. En France, en tout cas.
Ouais, mais y a le chien géant, donc je me suis demandé…
Matthieu : Nan mais, là…
(Nicolas continue à me montrer des photos de ses chats)
Ohhh, il est trop beau !
Matthieu : Nan mais, en fait, c’est n’importe quoi, parce que Ultra, oui, y a le chien, y a le chien géant. Là, y a « Toxoplasma Gondii » sur le nouvel album qui parle des chats. Y avait le poulpe aussi avec « Takoyaki ». Vous, vous étiez barrés aussi avec Andréas & Nicolas avec les éléphants.
Nicolas : En principe, on a encore plus d’animaux. Et là, y a « Le coq » et tout.
Matthieu : Ouais, « Le coq » aussi, ouais. Il est bien.
Vous aimez les animaux, c’est sûr. La SPA, c’est grâce à vous pour le…
Matthieu : C’est grâce à nous. On a fondé la SPA. (Rires)
(Rires) Ouais, ce serait pas mal ! Nan, c’est grâce à vous aussi, le soutien au partenariat de la SPA avec le Hellfest…
Matthieu : Ouais, ouais, ça, c’est sympa.
… Que ce soit projeté avec les campagnes. Voilà, c’est hyper important.
(Le chanteur fait signe qu’il doit retourner à ses autres interviews)
Nicolas : J’y vais ! En tout cas, plus team chat !
Matthieu : Ouais, ouais. (Rires)
Ok ! (Rires)
Est-ce que vous avez une anecdote drôle à partager qui s’est passée pendant l’enregistrement du dernier album ?
Une anecdote, là, comme ça ? En fait, ça a duré trois mois où on était venus dans le studio, plus un mois de mix. Donc, oui, c’était long, mais des petites anecdotes… J’en sais rien, moi.
Un truc drôle, là, comme ça.
J’en sais rien. Olalalala… Mais nan mais en fait, à chaque fois, c’était le cas pour l’album d’avant, mais on a des sorties de corps, en fait. T’es dans le match, t’es en train d’enregistrer un album, on fait ça de manière très sérieuse et tout, et puis t’es là, en train de chanter un « J’ai pété, j’ai pété, j’ai pété à l’instant ». Et en fait, t’es très sérieux et au bout d’un moment, bah t’as des sorties de corps. Tu réécoutes le truc et t’es explosé de rire. C’est souvent quand c’est la voix, en fait. Il y a des petites vannes qui sortent. Genre, y a un moment où il va s’enflammer, il va faire un truc et tout et on va être explosés de rire. Mais à raconter comme ça, là, ça le fait pas.
Donc c’est que du plaisir, l’enregistrement, quand même. Quand vous êtes ensemble.
Ouais, bah c’est beaucoup de travail, hein ! Beaucoup de travail.
Ouais, c’est sûr. À côté de toutes ces conneries, y a beaucoup de boulot !
C’est pas du plaisir de revenir toutes les semaines à Paris et tout dans un logement différent…
Vous êtes de Nantes mais vous habitez encore là-bas… ? Vous êtes basés à côté ou plus loin ?
Ouais, on était tous à Nantes. Enfin… Nan, Nico, maintenant, il habite à Rennes avec sa copine, et moi pendant l’enregistrement, j’ai acheté un appart’, en fait, à côté d’Angers. Du coup, je suis à côté d’Angers maintenant. Mais, du coup, oui, à chaque fois qu’on avait un enregistrement, on devait venir. Alors, quand c’est ponctuel comme ça, c’est cool. Moi, j’ai kiffé pour l’instant, ce matin et tout.
Là, c’est la journée où il y a une quinzaine d’interviews, c’est ça ?
Ouais, ouais, je trouve ça cool, mais c’est vrai que le studio, en fait, de revenir toutes les semaines et tout, c’était quand même épuisant au bout d’un moment. Et en plus, le studio, il est cool, ça sonne hyper bien, mais t’es quand même au sous-sol et c’est une petite pièce et tout. T’es à l’étroit, tu captes pas trop et c’est un peu oppressant au bout d’un moment, mais c’était quand même très cool.
Ok, donc ça fait du bien que ce soit enfin terminé et que l’album sorte !
Ouais, trois mois, oui, il fallait que ça se finisse et on est hyper contents.
Oui, l’album est vraiment réussi, donc bravo, évidemment !
Merci !
C’est la première fois qu’on retrouve des featurings sur un de vos albums…
Ah, oui, peut-être.
J’ai remarqué ça parce qu’il y a le titre « Patatas Bravas » avec le groupe espagnol Crisix et « Mouss 2 Mass », le titre avec Mouss de Mass Hysteria. Comment se sont passées les collaborations ?
Mal ! Elles se sont mal passées ! (Rires)
Nan, je plaisante.
(Rires) Et pourquoi avoir choisi d’en faire seulement maintenant ? Parce que j’ai vu qu’en vingt-cinq ans, il n’y a jamais eu de featuring sur les trois albums précédents.
Ouais, si. Bah, c’est pas vraiment un featuring mais y avait Andréas sur « Les canards », quoi. (Rires)
Nan, d’accord, mais je parlais d’un featuring avec un autre groupe !
Ouais, ouais, ouais. Nan, c’est vrai qu’il y en a pas eu. Ah, y en a pas eu ? J’y ai même pas pensé, tu vois.
En fait, je remarquais ça, y avait jamais eu de feat. tel groupe. C’était entre vous avant, mais là, c’est vraiment d’autres groupes.
Si, je crois qu’il y a une petite anecdote par rapport à ça sur « Objectif : Thunes ».
Alors, enfin, une anecdote !
Ouais, mais je te raconte une anecdote, j’étais même pas encore dans le groupe ! Mais ils m’ont rappelé ça tout à l’heure. En fait, sur l’album « Objectif : Thunes », à l’arrière, c’est écrit le morceau « Quand j’étais petit » et entre parenthèses « feat. Lemmy », Lemmy Kilmister deee… (Rires). En fait, à l’époque, le groupe, quand ils ont fait cet album, c’était pas du tout connu, quoi. Et du coup, ils ont mis ça parce que c’est improbable. Et puis bah, en fait, vu que ça a pris de l’ampleur le groupe, là « Ouais, nan, faut pas trop que ça ressorte ». Enfin, de toute façon, Lemmy, il est décédé, hein. Attends parce qu’il m’a raconté ça tout à l’heure, c’est qu’ils ont montré l’album quand ils jouaient au Hellfest en 2008 au chauffeur de bus de Lemmy parce qu’il y avait Motörhead qui jouait cette année-là, et ils lui ont montré ça et le chauffeur a dit : « Ah nan, nan, mais ça, faut pas qu’il le voie, hein ! » et tout, le « feat. Lemmy ».
Carrément !
Alors que pour eux, c’était une vanne, quoi. C’était tellement improbable qu’il ait fait un feat. avec eux. Et du coup, ouais, c’est les premiers feats qu’on fait.
Ouais, j’ai constaté ça, donc je voulais savoir pourquoi vous aviez choisi d’en faire ou si c’était venu comme ça, sans chercher pourquoi.
Crisix pour « Patatas Bravas », ça s’est fait parce que Nico est pas mal en contact avec Crisix. Moi, je les ai pas du tout rencontrés pour l’instant. En fait, Nico est parti à Barcelone en vacances avec notamment un des membres de Crisix, B.B, qui lui a présenté les coutumes locales et tout, et puis notamment ce plat, les patatas bravas. Il a pris une claque, et puis du coup, il en a fait un morceau en revenant en France. Et après ça, il leur a proposé de faire un feat, quoi. C’est arrivé sur le tard.
Et ils ont accepté, évidemment. Ils trouvaient ça marrant aussi.
Oui, oui, ils ont accepté. De toute façon, eux, c’est pareil, hein. Leur musique, c’est la coolitude. Ils sont très sympa et tout.
Et pour Mouss, on le connaissait bien parce qu’on a tourné avec. Il a même chanté ce morceau-là avec nous, parce qu’en fait, c’est le seul morceau qu’on avait composé avant l’album, avant d’être en pause. On l’avait fait pour « Le Gros 4 », c’était une tournée de Zéniths avec Ultra, Mass Hysteria, Tagada Jones… et No One Is Innocent qui n’a pas fait la suite de la tournée avec nous. C’était huit dates et du coup, on a hyper sympathisé avec Mass Hysteria et tout. Et on avait ce morceau, « Mouss 2 Mass », avec les jeux de mots sur la mousse dans le bain et Mass. Au début, c’était parti comme ça, c’était pas pour faire un feat., c’était Nico qui devait balancer ces phrases-là, ces jeux de mots et tout. Et on était là, nan, mais c’est faible, en fait. Il se voyait pas trop imiter Mouss de Mass parce qu’il est difficilement imitable, et du coup, on lui a proposé de faire le feat. Il a dit « yes », direct. En plus, on enregistre chez Fred, qui est le guitariste de Mass Hysteria et du coup, il est venu. Et puis, c’est cool comme journée.
Ah ouais, c’est allé vite ! C’est entre amis, en fait.
Ouais, c’est ça. Et puis il le faisait avec nous, du coup, juste sur la fin du morceau, il se pointait au « Gros 4 » faire le morceau avec nous. C’était marrant. Dans l’autodérision, quoi.
C’est ce que vous faites toujours et il faut rester comme ça, c’est mieux !
Bah ouais.
Dans un mois, vous allez commencer votre fameux « service après-vente », comme j’ai déjà vu écrit sur les réseaux…
Ah ouais, on avait dit ça. (Rires)
Ouais, bah en gros, allez, c’est chiant, il faut aller en tournée maintenant parce que les fans attendent et les disques se sont vendus !
(Rires) Je voyais pas à quoi ça correspondait !
Ça m’a fait rire ! En fait, c’est toujours des trucs comme ça, les messages du groupe sur les réseaux. Comme quoi c’est chiant, mais bon, faut bien le faire malgré la flemme. Faut contenter ceux qui écoutent sur les plateformes, qui ont acheté les CDs, le merch, les places de concert… (Rires)
Moi, je suis moins bon que les gars pour aller dans ce terrain-là. Moi, je vais te dire ce qu’ils ne disent même plus maintenant en interview, c’est que moi je suis TROP content de repartir en tournée !
Justement, j’allais demander si c’était une corvée ou si vous aviez hâte, avec humour, évidemment.
Nan, nan, on a trop hâte !
Le Bataclan est déjà complet, en plus. D’autres dates aussi, c’est incroyable !
En fait, on n’a peut-être pas actualisé, puis je sais même pas où ça en est, les ventes.
Ok, il y a d’autres dates qui se sont encore remplies, alors.
Oui, oui, je crois que depuis quatre visites, tout est complet. En 2024 en tout cas.
Ah bah super ! Là, avec la sortie de l’album, les gens vont se dire : « Ah oui, c’est vrai, il passent, je vais prendre ma place ! », donc je pense que ça va se remplir encore plus pour la suite.
De toute façon, on va faire un peu plus de com’ juste avant la sortie de l’album. Mais je crois qu’en 2024, c’est peut-être un peu tendu pour avoir des places. Je sais pas. Moi, j’ai pas les chiffres.
D’accord. Eh bien, merci pour l’interview !
Merci à toi !
À bientôt !
Ouais, à bientôt !