
Depuis quelques années maintenant, les musiques dites “cores” sont les sous-genre de métal les plus populaires et officiant comme porte d’entrée pour les nouveaux venus. Et bien que estampillé « extrême », le penchant beaucoup plus brutal de ces sous-genre, le Deathcore ne cesse de croître avec un public de plus en plus hétéroclite. Et un des pionniers du style, Whitechapel fait son grand retour avec l’ambition claire de montrer pourquoi ce sont les patrons du genre. Approchant bientôt des vingt ans de carrière, la bande de Knoxville fut une des premières formations d’ampleur à avoir donné ses lettres de noblesse au style et à donné certains des albums les plus importants du style comme “This is Exile” par exemple. Mais 2019 marque un changement. En effet, Whitechapel sort “The Valley” qui est une proposition assez différente, qui montre un groupe moins dans l’exubérance et qui vient proposer un album quasiment autobiographique de la difficile enfance du chanteur Phil Bozeman. Avec cet album, Whitechapel vient diluer son son et se permet même d’y inclure du chant clair et de faire une ballade. L’album suivant, “Kin”, suivra ce chemin si bien que beaucoup de monde pensait que le groupe allait continuer dans cette voie et ne plus chercher la violence à tout prix. Mais avec son nouvel album “Hymns of Dissonance”, le temps de l’introspection est terminé et 2025 sera marqué par un Whitechapel plus en forme que jamais et qui à les crocs.
Se montrant de plus en plus menaçant pendant une grosse minute, “Prisoner 666” nous explose aux oreilles. Le morceau est puissant et commence à poser de solides bases pour ce qui arrive. Une malice se dégage tout du long du morceau, puis le formidable “Hymns in Dissonance” vient tout raser son passage. Il est là le Whitechapel démoniaque et surpuissant. Le growl au début du morceau est phénoménal et le break de fin est infernal de puissance. En seulement deux morceaux, la bande de Knoxville a mis la barre bien haute et la volonté de retour aux sources brutales et violentes du groupe est véritablement palpable. Chaque morceau est une occasion pour le groupe de nous en mettre plein la vue avec toujours plus d’exubérance et de break inhumains tel le culte dépeint dans l’histoire que nous conte le groupe tout au long de l’album.
Si toute la première partie est assez monolithique de violence, je trouve la seconde partie assez intéressante et assez diversifiée venant amplifier la malsaine atmosphère que le groupe essaye de construire. Les plus mélodiques “Hate Cult Ritual” et “The Abysmal Gospel” sont vraiment excellents, le deuxième notamment démontre un Phil Bozeman à la diversité vocale impressionnante de maîtrise et de précision. Whitechapel c’est aussi de gros solos qui font souvent mouche comme sur “Mammoth God” par exemple. Et puis l’album se termine sur “Nothing is Coming for Any of Us” qui conclut de manière tout aussi puissante que émouvante un album laissant nos protagonistes face à l’indicible et à la réalisation que rien ne viendra les sauver.
Et bien quel retour en puissance ! “Hymns of Dissonance” est la réponse parfaite à ceux qui se plaignaient du changement de cap à “The Valley”. Là Whitechapel se montre plus puissant et brutal qu’il ne l’a jamais été et nous donne un album suffocant et cauchemardesque de bout en bout.
Artiste : WHITECHAPEL
Album : Hymns in Dissonance
Date de sortie : 07 Mars 2025
Label : Metal Blade Records