Sandra Vidalon 
MANTAR, le duo Sludge/black metal le plus féroce d’Allemagne est de retour depuis le 14 février avec «Post apocalyptic depression» via METAL BLADE RECORDS. Un album qui marque un tournant radical après «Pain is forever and this is the end»(2022). Si ce dernier avait surpris par sa production plus accessible et massive, Hanno Klänhardt(chant/guitare) et Erinç Sakarya (batterie) ont décidé cette fois de déconstruire leur propre son pour revenir à quelque chose de plus brut, abrasif et sans concession. Dès l’annonce de l’album, Hanno a expliqué vouloir « détruire ce qu’ils avaient construit » pour revenir à une approche plus instinctive et viscérale. Une démarche qui se ressent dès les premières secondes de l’écoute.
L’album s’ouvre avec «Absolute Ghost» un titre oppressant qui installe immédiatement une atmosphère pesante. Ici, pas d’intro en douceur, la guitare crasseuse et la batterie martelée plongent l’auditeur dans un mur de son suffocant. Arrive ensuite «Rex perverso» qui alterne entre les rythmes écrasants et des accélérations furieuses. Hanno y adopte un chant plus torturé que jamais, rappelant par moments les élans désespérés du Black metal norvégien des années 90. «Principale of command» et «Dogma Down» jouent sur des dynamiques plus punk, avec des tempos frénétiques et une urgence qui rappelle Darkthrone ou les débuts de Motörhead. L’énergie est brute, presque chaotique, mais toujours parfaitement maîtrisée. «Halsgericht» l’hymne du chaos, premier single de l’album sorti en novembre 2024, incarne parfaitement l’esprit de «Post apocalyptic depression». Avec ces riffs lourds et son ambiance poisseuse, il rappelle la noirceur de «Ode to the flame»(2016) tout en y ajoutant un grain plus salé et primitif. D’autres morceaux comme «Pit of guilt» et «Church of such» explorent des territoires plus doom/Sludge, avec des tempos écrasants et des ambiances suffocantes. Le groupe y déploie tout son savoir-faire en matière de riffs poisseux et hypnotiques. La deuxième moitié de l’album pousse encore plus loin l’expérimentation, brutiste et nihiliste «Two choices of eternity» et «Face of torture» flirtent avec des sonorités industrielles rappelant parfois le MANTAR des débuts avec un son plus rugueux. Le point culminant arrive avec «Axe death scenario» un morceau lent et glacial où Hanno adopte un chant hurlé presque lointain, tandis qu’Erinç pilonne sa batterie avec une précision chirurgicale. Enfin «Cosmic abortion» clôt l’album sur une note apocalyptique avec une progression lente et lancinante qui laisse l’auditeur sur une sensation d’effondrement total.
Avec «Post apocalyptic depression» MANTAR signe sans doute son album le plus cru et nihiliste à ce jour. En refusant de reproduire la formule plus accessible de leur précédent disque, ils s’enfoncent dans une approche plus sale et primitive. Loin d’être un album «facile» cet opus est une expérience sonore brute et sans fioritures. Les fans de Sludge extrême, de Black metal crasseux et de punk désespéré y trouveront leur compte, tandis que ceux qui recherchent une production léchée risquent d’être désarçonnés. Un album radical et sans compromis !
Artiste : MANTAR
Album : Post apocalyptic depression
Date de sortie : 14 FEVRIER 2025
Label : Metal blade Records
