Ils n’ont que 14 ans d’ancienneté et déjà 5 albums studio à leur actif. Le groupe de post black metal qui a été fondé à Vienne en 2011 par Matthias Sollak « MS » ancien membre de Bifröst et Michael V. Wahntraum « JJ », est de retour avec un album de 9 titres, « Scorched Earth« . C’est avec le label AOP Records qu’ils signent ce 6ᵉ album studio, d’une longueur de 61 minutes.
L’album est né après des années d’expérimentation de sons atypiques, tout en essayant de rester fidèle à leur style post black metal d’origine. L’écriture de l’album a commencé quelques mois après la sortie de « Mære« .
« On avait toujours l’impression que les crises se succédaient. Notre société est divisée jusqu’à la moelle et la paix semble plus éloignée que jamais au cours des dernières décennies. C’est ce qui a inspiré le titre du nouvel album : « Scorched Earth« , un instantané du monde dans lequel nous vivons, un monde tragiquement brisé ».
On pourrait essayer de trouver des influences musicales, mais j’ai bien l’impression que leur style singulier empêche toute ressemblance : ils se ressemblent à eux-mêmes. Certes, les morceaux sont similaires entre eux, mais ils s’inscrivent dans un cadre qui leur est propre.
Trois singles sont d’ores et déjà disponibles : « With Autumn I’ll Surender « , « Keep Me Longinget« , « Street Spirit (Fade Out) » et « Heal Me« .
Heal Me :
Ce premier morceau commence dans la droite ligne de ce que sait faire Harakiri For The Sky : leur traditionnel mélange émotionnel de metal extrême atmosphérique et de post-rock mélodique, de grunge et d’hardcore moderne.
Avec une mélodie qui reste en tête, le chaos qui se crée au fur et à mesure de l’évolution du morceau, il s’agit d’une belle entrée en matière.
Keep Me Longing :
Piano, violoncelles, puis la guitare qui prend la relève, et puis c’est du Harakiri qui enchaîne. Ils ne peuvent se trahir eux-mêmes ! Et enfin, la batterie qui vient s’ajouter avec la double pédale toujours omniprésente.
Without You I’m Just A Sad Song :
Sur le même modèle que « Keep Me Longing« , le début du morceau se joue au synthétiseur, la mélodie ensuite reprise est amplifiée par la guitare. J’aime l’écho et la résonance que la batterie produit parfois. La résonance permet une profondeur et un relief qui nous plongent dans une atmosphère singulière.
No Graves But the Sea :
On ne compte même plus le nombre de morceaux de metal avec un tel titre… Le début, classique à la guitare… Sur ce morceau, on a envie de se déchaîner, de voir quel effet il pourrait avoir en live. Avec un BPM qui avoisine les 190, le rythme du pic.
With Autumn I’ll Surender :
Ils jouent avec les sons, font appel à des synthétiseurs, des sons d’ambiance, ils varient et se détachent de la seule guitare, ce qui permet de donner à chaque morceau sa petite caractéristique propre. Celui-ci est le premier single que le groupe a sorti
I Was Just Another Promise You Couldn’t Keep :
Suite logique de l’album, ce morceau est du classique d’Harakiri, rien d’étonnant 🙂
Too Late For Goodbyes :
Dans ce morceau, on reconnaît des sonorités d’Alcest. À l’instar de la collaboration qu’il y a eu entre les deux groupes sur le morceau « Sing For The Damage We’ve Done« (extrait du dernier album « Maere« ), on reconnaît le son des guitares claires et le calme apparent qui se dégage des morceaux du groupe français.
Street Spirit :
Pour cet avant-dernier morceau, prélude à la conclusion, ils s’attaquent cette fois-ci à un monument. « Street Spirit » (Fade Out), célèbre morceau de Radiohead, issu de leur second album « The Bends » sorti en 1995. Une manière de rajouter de la gravité au morceau original, de la saturation et de l’intensité. Ils relèvent ce défi avec brio et réussissent à donner une autre teinte au morceau, en le gardant en accord avec les titres précédents.
Elysian Fields :
La fin est comme une parenthèse. Le morceau s’attarde sur des sonorités lentes, conclue en douceur, en profondeur, comme pour réparer l’intensité et la blessure profonde que nous a infligés l’écoute de l’album, puisant profondément dans nos émotions. Dans la mythologie, les Champs Élyséens sont une partie des Enfers, là où les âmes se reposent, l’endroit où les morts viennent séjourner.
Plus éloignés de leur signature sonore habituelle, le morceau laisse place à une fin qui apaise et dénote des sonorités habituelles.
Le mix de l’album est bon. Les parties mélodiques des morceaux restent en tête. Les titres de l’album qui s’enchaînent semblent raconter une histoire, les thèmes qu’ils développent ne s’éloignent pas de l’amour, de la vie, de la mort, qui finalement font l’essence même de l’âme humaine. Il est toujours intéressant de les voir philosopher différemment en fonction des groupes.
Comme rappel de leurs précédents album, figure sur l’artwork de la cover, réalisée par Bruno Gonzalez, tous les animaux des précédentes cover, illustrés comme fuyant le monde en feu, la Terre brûlée.
Ce groupe, qui tend à gagner de l’attention et du public, ayant déjà collaboré avec Alcest, sera en tournée aux États-Unis d’abord, dès février, avec « Swallow The Sun« , puis en Europe à partir du 2 avril, où ils passeront par l’Autriche, l’Allemagne, le Danemark… Mais aussi la France, le 16 avril à La Machine du Moulin Rouge de Paris !
Rendez-vous le 24 janvier pour écouter ce nouvel album ! Jusque-là, vous pouvez les retrouver ici !
HARAKIRI FOR THE SKY – « Scorched Earth »
24 janvier 2025
AOP records