Plus de deux ans après la sortie de leur album Void of An Era, le groupe bisontin de Violent et Atmospheric Sludge revient aujourd’hui avec A Defiant Cure. C’est le label Source Atone Records qui produit cet album, tout comme il l’avait fait pour le premier. Il y a plus d’un mois, le groupe nous a dévoilé le premier single « The Art of Tyrant » avec un clip sombre interprétant le mythe du Minotaure, et juste une semaine avant la sortie de l’album, nous avons pu découvrir avec grand plaisir le deuxième single « From This Day On », accompagné d’un nouveau clip.
L’album s’ouvre sur une série de morceaux de métal extrême, où les guitares, lourdes et envahissantes, tissent un maillage sonore dense, mais jamais écrasant. Le chant d’Antoine, entremêlant growl et voix saturée, navigue entre des accents désespérés et des moments d’introspection, ancrant l’auditeur dans un univers aussi énigmatique qu’hypnotique. C’est au deuxième morceau, « Delusion », que l’univers du groupe se dévoile pleinement.Les 10 morceaux s’enchaînent à un rythme soutenu, maintenant une intensité constante tout au long de l’album. Cependant, deux interludes viennent subtilement interrompre cette dynamique effrénée. Ils jouent un rôle clé dans la construction de cette tension. Plus mélodieux, ils offrent une pause bienvenue avant de replonger l’auditeur dans la noirceur qui domine l’album. Ces passages, à la fois rêveurs et presque éthérés, transportent le spectateur dans des territoires inconnus, un voyage entre ombre et lumière. Le contraste entre la douceur de ces interludes et la brutalité des morceaux de sludge est saisissant, et constitue une part essentielle de la signature sonore du groupe. Lorsque le dernier morceau arrive, nous réalisons que nous avons été menés vers une sérénité inespérée et surprenante.
Pour conclure, dans cet album, le groupe livre une œuvre où se mêlent habilement lourdeurs du sludge et beauté des mélodies, tout en explorant des paysages sonores à la fois sombres et puissants. A Defiant Cure parvient à guider l’auditeur d’une décharge de violence vers une exploration plus douce et introspective. Les membres du groupe ont mis à profit toutes leurs compétences pour donner à cet album une dimension plus aboutie, et on y perçoit une évolution de chacun d’eux, déjà maîtres de leur genre. L’album est une œuvre ambitieuse et cohérente qui confirme le talent d’Alta Rossa à manipuler les contrastes. Si certains morceaux séduiront les amateurs de sludge et de métal extrême, d’autres toucheront ceux en quête de profondeur mélodique. Cet album, sans jamais perdre de sa brutalité, parvient à toucher là où ça fait mal, tout en emmenant l’auditeur dans des territoires sonores aussi fascinants que perturbants.