En 2009, se forme un groupe qui, quasiment dix ans plus tard, viendra marquer par son audace et sa créativité la scène death metal moderne. Vous l’aurez deviné en lisant le titre de la chronique, je parle évidemment des américains de Rivers of Nihil. Aujourd’hui, le désormais quatuor est une des formations les plus en vogue et appréciée de cette scène death metal progressive américaine qui émergea au milieu des années 2010. Avec un son plus moderne, que l’on peut rapprocher du deathcore, cette nouvelle scène vient remettre en valeur le côté progressif et virtuose dans le death metal que pouvait avoir des pionniers comme Cynic, Atheist, Necrophagist ou bien Death, tout en élargissant le spectre à des influences plus variées et originales. Des groupes comme The Faceless, Beyond Creation, Fallujah, Black Crown Initiate, The Zenith Passage ou encore Virvum sont vraiment excellents.
Et donc, Rivers of Nihil évolue au sein de cette scène et progressivement devient une des têtes d’affiche. En 2013, “The Conscious Seed of Light”, le premier album de la formation sort et c’est très bon. Déjà la pochette de Dan Seagrave est magnifique et puis l’album est un vrai laboratoire où on sent le groupe explorer et essayer beaucoup de choses. Deux ans plus tard, “Monarchy” confirme le tir et vient peaufiner la formule Rivers of Nihil. Ce deuxième album est vraiment très bon et puis en 2018 sort “Where Owls Know My Name” et c’est la consécration. En effet, ce troisième album est vraiment un petit raz-de-marée à sa sortie tant pour la presse que pour le public. Ce troisième album est d’une richesse immense et puis l’ajout du saxophone (qui deviendra la signature du groupe) est vraiment bienvenu et apporte tellement de relief à l’album. Si vous ne connaissez pas l’album, foncez l’écouter, vous ne le regretterez pas ! Et puis “The Work” sort en 2021 qui vient rebattre les cartes et nous propose un album vraiment différent de ce qu’à construit le groupe précédemment. Attention, ce n’est pas un changement de direction totale mais le côté Death Metal est beaucoup plus en retrait et l’expérimentation est beaucoup mise en avant mais pas d’inquiétude, le saxophone est toujours de la partie !
“The Work” est le dernier album sur lequel chante Jake Dieffenbach, cofondateur du groupe. La séparation entre le groupe et Jake est assez obscure, on ne sait pas vraiment s’il y a eu engueulade ou pas mais dans tous les cas, il n’apparaîtra pas sur les prochains enregistrements du groupe. Pour le coup, c’est bien dommage parce que son timbre de voix apportait quelque chose de plutôt rafraîchissant pour le style. Du coup, le groupe continue à quatre et l’année dernière nous à proposé trois nouveaux morceaux dans cette nouvelle configuration et je dois dire que c’est très bon, le groupe réussit vraiment à combiner ses différentes influences Death Metal avec des influences plus Jazz voir Pop. D’ailleurs, le groupe est actuellement en train d’écrire le successeur de “The Work” qui devrai voir le jour en 2025.
Et pour nous faire patienter et aussi fêter les presque quinze ans de son premier EP, le groupe ressort “Hierarchy” en ce mois de novembre. Comportant quatre titres “Chambers of Civility”, “Human Adaptation” (qui se retrouvera sur le premier album), “Ultimate Sentience” et “Post-Mortem Prostitution”, ce premier EP contient déjà beaucoup des éléments qui feront la marque de fabrique du groupe. Bien que plus raw dans son mix et très orienté métal extrême, pour les plus connaisseurs du groupe, il n’est pas dur de reconnaître certaines manières de composer les riffs ou bien ce growl si particulier. Niveau influences, ça brasse beaucoup dans les terrains de tech-death, deathcore mais aussi le black métal ou encore le slam comme le morceau “Ultimate Sentience” notamment. En seulement quinze minutes, Rivers of Nihil était déjà très prometteur et la suite ne fit que confirmer l’essai en sortant des albums toujours plus ambitieux.
Avec un aussi prometteur premier EP, il n’est pas étonnant de voir pourquoi Rivers of Nihil a su séduire avec son death metal technique progressif si particulier et aventureux.
RIVERS OF NIHIL – « Hierarchy »
8 Novembre 2024
Metal Blade Records