"Battle Ballads" - TÝR
Chronique par Anais Di Gregorio – 03/05/2024
Týr est un groupe de viking metal originaire des îles Féroé, îles autonomes du Danemark. Leur musique est souvent décrite comme du folk metal, et s’inspire des vikings et de la mythologie nordique. Leur nom fait référence Týr, dieu de la guerre et de la justice dans les textes scandinaves.
Hammered / L’intro est totalement épique et évoque le début d’une bataille dans les montagnes les plus reculées du nord. Les riffs de guitare et les percussions sont magistraux, ils dégagent une puissance et une agressivité qui semblent nous propulser inexorablement vers ce conflit naissant que le groupe nous invite à rejoindre. Le timbre rauque, quasi animal du chanteur Heri Joensen, ajoute une dimension supplémentaire à ce morceau. Il nous emporte littéralement dans cet univers sauvage, où chaque note résonne comme le cri de guerre d’une civilisation antique.
Unwandered Ways / La guitare crée une atmosphère incroyablement épique qui nous charge mentalement de puissance et nous prépare à ce qui va suivre dans cet album. Cette chanson donne l’impression de prolonger cette guerre imaginaire créée par Týr, comme si nous étions en train de partir à la rescousse de dieux ou déesses emprisonnés quelque part dans une vallée perdue. Le jeu de batterie, et surtout le solo de guitare vers la fin, nous laisse sans voix, avec une sensation de pleine charge émotionnelle. C’est un morceau riche en puissance, conçu pour nous emporter encore plus profondément dans le reste de cette guerre musicale. Chaque note, chaque battement de tambour, nous pousse à nous engager davantage dans cette aventure sonore, nous entraînant dans un tourbillon d’émotions et d’excitation.
Dragons Never Die / Nous sommes au niveau trois de cette bataille héroïque, le rythme de la musique devient encore plus marqué et nous insuffle un sentiment de puissance démesuré, comme si la force d’Odin lui-même nous poussait à aller plus loin. Musicalement parlant, des éléments de heavy metal sont clairement présents et sont sublimés par la créativité du groupe qui parvient à les mettre en valeur à travers un chant presque primitif. Les rythmes martelés et les riffs de guitare incisifs renforcent cette sensation de force et d’urgence, nous transportant au cœur de la bataille avec une intensité palpable. La voix du chanteur, chargée d’une énergie brute et ancestrale, résonne comme un appel de guerre, nous incitant à nous battre avec ferveur pour la victoire.
Row / Une légère baisse de rythme se fait sentir par rapport aux chansons précédentes. Mais curieusement, malgré la puissance des instruments et du son, le chanteur arrive à transformer ce morceau en un quelque chose qui s’approche d’une ballade. C’est l’un de mes morceaux préférés. Týr ne cesse de me surprendre avec sa musique et la façon dont il arrive à évoquer des images et faire naître des émotions uniquement par le biais de l’ouïe. C’est comme si chaque note, chaque mot, peignait un tableau vivant dans notre esprit, nous emmenant dans un voyage émotionnel et visuel à travers leur histoire et leur musique.
Torkils Døtur / Et voilà qu’une douce mélodie émane d’une guitare acoustique accompagnée d’une harpe, nous transportant métaphoriquement dans un moment de répit au milieu de cette guerre que nous avons vécue tout au long de l’album. Le choix du groupe de chanter en féroïen, une langue germanique appartenant au sous-groupe occidental des langues scandinaves, apporte une touche de mystère et d’authenticité à la musique. Malgré mon ignorance de cette langue, je trouve qu’elle possède un charme incroyable. Cette aventure touche à sa fin avec l’introduction subtile d’une guitare électrique qui met en valeur la puissance et la force de cette musique. C’est comme si, même dans le calme relatif de cette pause musicale, nous ressentions toujours le frisson de l’action imminente, nous préparant à affronter les derniers défis de cette épopée sonore.
Vælkomnir Føroyingar / Toujours chanté en féroïen, ce morceau débute par un rythme plus punk/metal que les précédents. Une fois de plus, nous sommes fascinés par le choix d’utiliser cette langue si hypnotique et puissante. C’est un réel plaisir de l’écouter du début à la fin. Cette utilisation persistante du féroïen ajoute une profondeur et une authenticité supplémentaires à la musique, tout en captivant l’auditeur avec son charme unique. Même si nous ne comprenons pas les paroles, la langue elle-même semble véhiculer une émotion brute et sincère qui résonne profondément en nous.
Hangman / Nous reprenons le fil de cette guerre avec un jeu de guitare mélodique accompagné de près par la batterie. Le son redevient comme avant : agressif et puissant, répondant à toutes nos attentes pour ce nouvel album. Avec son sous-genre « épique », ce morceau est véritablement légendaire. La voix du chanteur est à la fois puissante et chaleureuse, elle captive l’auditeur dès les premières notes. Nous sommes littéralement sans voix en écoutant le jeu de batterie qui ne faiblit pas un instant en gardant un rythme élevé tout au long de la chanson.
Axes / Dès les premières secondes de ce morceau, notre attention est capturée par le son d’un cor de guerre évoquant l’essence même des dieux nordiques. C’est comme si nous cherchions une connexion avec les anciennes divinités. Puis surgit la base de la musique avec un riff de guitare puissant et énergique, tel le martèlement des sabots des chevaux d’Odin sur le champ de bataille. Cette fusion de sonorités nous transporte au cœur de cette guerre métaphorique, où la victoire semble imminente. Mais malgré cette avancée, le destin reste incertain. Cependant, nous sommes fascinés et excités par la maîtrise des instruments et du chant, qui semblent posséder une âme lointaine, empreinte de la sagesse des dieux nordiques.
Battle Ballad / Dans cette phase finale de l’album, Týr déploie toute sa virtuosité dans un tourbillon de riffs de guitare tranchants et de rythmes de batterie frénétiques, caractéristiques du speed metal. Les mélodies épiques et les harmonies vocales captivantes transportent l’auditeur dans un univers de batailles épiques et de victoires glorieuses. Les paroles résonnent avec une intensité croissante, dépeignant la conclusion imminente de la guerre, le triomphe des héros et le retour à la paix tant attendu.
Causa Latronum Normannorum / Le dernier morceau de l’album est une explosion d’énergie, alors que les riffs de guitare tourbillonnent et que le jeu de batterie s’intensifie, plongeant l’auditeur dans un vortex musical. Les mélodies prennent une dimension épique, rappelant le style grandiose et théâtral du groupe Epica. Les paroles, empreintes de passion et de bravoure, célèbrent le voyage épique accompli tout au long de l’album. Elles évoquent les défis surmontés, les batailles livrées et les triomphes remportés, tout en offrant une lueur d’espoir pour l’avenir.
Le nouvel album de Týr est véritablement une révélation. L’incorporation de la langue féroïenne ajoute une couche d’authenticité et de profondeur aux paroles, renforçant ainsi le lien entre le groupe et ses fans. Cette immersion linguistique permet une connexion encore plus étroite avec les histoires et les émotions que Týr souhaite transmettre à travers sa musique.
Mais ce n’est pas seulement la langue qui impressionne dans cet album. Les performances de guitare sont tout simplement incroyables, avec des riffs puissants et des solos épiques qui transportent l’auditeur dans un voyage musical captivant. La voix du chanteur est véritablement magistrale, elle possède une qualité envoûtante qui semble puiser dans une sagesse ancienne, transportant l’auditeur vers des temps et des lieux lointains.
TÝR « Battle Ballads«
12 Avril 2024
All Noir
Metal Blade Records