
SWALLOW EARTH, c’est avant tout un groupe de copains qui, en 2019, décide de former son propre Line up. C’est dans cette direction que Francis, Loïc et David (respectivement lead guitariste, guitariste rythmique et batteur) quittent le groupe pour lequel ils officient, The Thin and The Fat Guys. Ainsi naquit SWALLOW EARTH, dans un royaume lointain de la partie sud de la Belgique.
Ils sont rapidement rejoints par Olivier (basse) et Bertrand (chant) qui complètent ainsi la partie death mélodique de la formation. Un premier EP de 3 titres sort l’année suivante, en avril 2020.
Arno remplace Olivier à la basse depuis 2021 et le line-up reste inchangé jusqu’au départ de Bertrand en 2025, qui décide de partir voguer vers d’autres horizons personnels.
Loïc, tenant ce rôle auparavant, reprend le micro et assure la place de chanteur. Le groupe trouve ainsi sa stabilité et se produit donc à quatre sur scène dorénavant.
Après cinq années à jouer les mêmes morceaux, le groupe décide qu’il est temps de poser, sur les platines d’enregistrements, les titres anciens et de penser à l’avenir et à de nouvelles écritures.
SWALLOW EARTH enregistre donc un album éponyme de 9 tracks en autoproduction, j’ai même envie de dire « fait à la maison ».
Le son et le calage ont été faits dans leur local/studio de répétition et le mix/mastering au studio Ear We Go à Aubange. Un processus qui a pris du temps. Les gars ont tout appris seuls et sur place, ce qui prouve leur volonté et la motivation de proposer un produit personnel, limite intime.
En parlant d’intimité, lorsque j’écris sur un groupe, je me renseigne un temps, soit peu, sur son univers. En voyant les photos de scène de SWALLOW EARTH, un léger sourire s’esquisse sur mon visage. Les mecs jouent en caleçons… Avec du Dragon Ball pour sérigraphie. Du bon goût en perspective (votre serviteur est un inconditionnel de DB).
Je lance donc « Trash Barzotti », premier titre proposé, en m’attendant à quelque chose de caricaturale. Que Nenni. Les notes de guitares s’arrachent du manche sur une cadence de batterie effectivement très thrash métal. Ah oui, au fait, les influences du groupe sont old school pour le thrash (Slayer addicted) et du metalcore des années 2000 (All Shall Perish, Darkest Hour, Black Dahlia Murder…). Mais revenons à notre titre. Après cette intro instinctive et son envolée vocale à l’ancienne, le gros death pointe le bout de son nez avec le chant. Guttural et force pectorale augmentent la testostérone du couplet. C’est vif, efficace et pose immédiatement les cartes sur la table.
Avec « Global Extermination », on explore plus en avant le côté death melo du groupe. Plus mélodieux et structuré que le titre d’ouverture, ce morceau dévoile un peu plus le mélange d’influences et le potentiel du groupe. C’est précis et l’air principal reste en tête facilement.
Tout comme « Eradicate » qui en impose par la richesse et la puissance de ses riffs.
Les titres s’enchaînent, « The Plague », « Création », « Black Goat » ( les plus metalcore à mon sens), avec leurs breaks bien placés. Ça chante gras, ça gratte fort et ça tape sec. Tout ce que l’on attend lorsque l’on entend metalcore est disponible et distribué à grands coups de médiator et de baguettes. Les chœurs, en double voix, élèvent l’intensité presque démoniaque des titres. Sur « Black Goat » s’en est même déconcertant d’évidence. Exorcisme recommandé à l’issue de l’écoute.
« Human’s Fall » revient aux fondamentaux du trash old school à la sauce moderne, sûrement ma préférée de l’opus. J’apprécie surtout la petite mélodie en fond qui me ramène à ma jeunesse lorsque je faisais mes voyages (intérieur), le casque du Walkman K7 vissé sur les oreilles. Merci les gars pour le coup de vieux !!
Je vous laisserai découvrir « Ortolan » par vous-même. Un indice ? C’est du grand lard…. Pardon… du Grand Art ! C’est décalé, mais maitrisé, bien mieux que certains qui prêchent dans cette paroisse serrée de la parodie.
« Prophet Of Destruction » clôture parfaitement et sans compromis ce premier album en s’imposant avec un riff principal lourd. L’enchevêtrement de scream et de growl, à l’image des autres morceaux, rehaussent la couleur musicale et les intentions émotionnelles. Allez jusqu’au bout du track, une surprise vous y attend !
Un premier album qui conclut une demi-décennie de scène avec des morceaux hautement efficaces permettant de pouvoir écouter et réécouter SWALLOW EARTH en toute tranquillité. La production, bien qu’apprise sur le tas, est soignée et s’en sort avec mention. Un opus qui trouvera ses fans auprès des auditeurs du monde entier. Un groupe qui, au premier coup d’œil, semble s’amuser avec de la musique, mais qui, dès les premières secondes d’écoute, est à prendre en considération et surtout pas à prendre à la légère. Déterminés comme jamais, SWALLOW EARTH n’est pas près de se rhabiller. Une très belle découverte.

Artiste : SWALLOW EARTH
Album : Swallow Earth
Date de sortie : 01 avril 2025
Label : Autoproduction