Chronique – « Emerald Fires Atop The Farewell Mountains » – COSMIC PUTREFACTION
Décidément le Death Metal à tendance cosmique à le vent en poupe en ce début octobre. En effet, le même jour de sortie que le spectaculaire troisième album de Blood Incantation “Absolute Elsewhere”, est sorti de façon un peu plus confidentielle le quatrième album du projet solo passionnant: Cosmic Putrefaction. Actif depuis 2018, le projet mené de main de maître par le très prolifique Gabriele Gramaglia, sort son quatrième longue durée “Emerald Fires Atop The Farewell Mountains” chez l’excellent label Profound Lore (Leviathan, Antichrist Siege Machine, Artificial Brain, Bell Witch,…). Cosmic Putrefaction est un projet que je suis depuis les tout débuts et que j’ai pu voir grandir et maturer. Et je dois dire que je suis extrêmement impressionné par l’évolution du projet. Dès le début, le côté cosmique et atmosphérique était présent et sur les albums qui suivirent, G.G. a vraiment réussi à peaufiner et complexifier sa formule pour nous donner à écouter un Death Metal d’une saveur vraiment particulière et différente du reste de la scène. En quelques albums, la signature Cosmic Putrefaction a vraiment pris de l’ampleur et impacté la scène si bien qu’aujourd’hui ce quatrième album est particulièrement attendu tout comme chaque projet sur lequel G.G. bosse, que ce soit à la production / mixage mais aussi sur ces autres projets musicaux dont notamment le tout aussi excellent Vertebra Atlantis qui a sorti l’excellent “A Dialogue with the Eeriest Sublime” en 2023.
Dès les premières notes de “(Entering the Vortex Temporum) – Pre-mortem Phosphenes” nous sommes replongés dans ce suffocant maelström si caractéristique de Cosmic Putrefaction. Un death metal chargé et dense venant monopoliser tous nos sens tant il se passe énormément de choses. Attention, ce n’est pas compliqué comme peut l’être un Faceless Burial ou Gorguts, mais c’est joué d’une telle intensité et les changements de rythmes sont tellement puissants et bien amenés qu’il est difficile de ne pas être totalement concentré sur l’écoute pour vraiment percevoir le gros travail de composition. L’intensité ne fait qu’augmenter et nous submerge de plus en plus à mesure que les morceaux défilent, un morceau comme “Eudaemonist Withdrawal” est ravageur par exemple. Venant après “(Entering the Vortex Temporum) – Pre-mortem Phosphenes” et “I Should Greet the Inexorable Darkness”, sa rythmique plus mid-tempo vient renforcer et condenser encore plus ce suffocant vortex. Et puis toujours sur la même lancée, le fantastique “Hallways Engraved in Aether” vient quelque peu élever le tout avec ces dissonantes guitares en fond rendant plus aérien le morceau mais pas moins intense pour autant. Ce n’est que sur la fin du morceau suivant “Swirling Madness, Supernal Ordeal” qu’une vraie trêve nous est donnée, qui pour le coup nous offre un véritable moment aérien et planant. Et puis “(Exiting the Vortex Temporum) – The Clearing Path” vient progressivement faire remonter la pression et l’intensité. Comme indiqué dans le titre du morceau, nous sommes sorti de cet infernal Vortex qui nous a malmené dans tous les sens et nous voici enfin en paix comme le montre le début du morceau titre et dernière pièce de cet album “Emerald Fires Atop The Farewell Mountains” où l’on peut vraiment apprécier le talent musical de G.G. notamment en chant. Bien qu’une légère incursion du Vortex se fait entendre nous hantant une dernière fois, ce dernier morceau clôt de manière plutôt épique et grandiloquente ce quatrième opus de Cosmic Putrefaction.
Une nouvelle fois, ce nouvel album de Cosmic Putrefaction ne déçoit pas. Nous retrouvons ce Death Metal extrêmement intense, dense et sans concession aucune. Ce nouvel album est massif notamment grâce à son mixage qui est juste incroyable, nous sommes plongés dans ce déchaînement de sons et mélodies sans que le tout se transforme en cacophonie indigeste. Aussi, sur ce nouvel album, l’influence de son autre projet Vertebra Atlantis se fait un peu plus ressentir (et c’est une bonne chose). En effet, l’album est plus généreux en passages plus “posés” venant diversifier sa façon de composer comme le dernier morceau qui vient apaiser quelque peu le tout mais sans jamais trahir ce qu’est Cosmic Putrefaction à la base.
Si vous êtes en recherche de Death Metal intense et qui se détache pas mal des carcans du style, je ne peux que vous conseiller de vous jeter sur ce projet qui vient de sortir une nouvelle pépite dans une discographie qui ne souffre d’aucun accrochage.
COSMIC PUTREFACTION – « Emerald Fires Atop The Farewell Mountains«
4 Octobre 2024
Profound Lore Records