Julien Pingenot 
Quand nous parlons de Death Metal, la France n’est pas forcément le pays qui nous vient tout de suite en tête. Et pourtant, à l’instar de nos comparses américains, allemand, anglais ou scandinaves, la France possède une foisonnante scène Death Metal. Que l’on parle des plus grands représentants comme Gojira, Benighted, Loudblast ou bien des premières formations comme Massacra, Misanthrope ou Catacomb, mais aussi des formations plus récentes et modernes comme Kronos ou Gorod, nos régions ont du talent ! Mais aussi, certains labels on fait du Death Metal, leur spécialité. C’est le cas du très qualitatif Dolorem Records qui fil des ans a déniché d’excellentes formations comme Creeping Fear, Serement, Dawohl ou encore Huronian. Et Dolorem a frappé une nouvelle fois en ayant déniché les bretons de Infern qui sortent leur premier album “Turn of the Tide” ce début Octobre.
Une petite minute pour installer une sinistre ambiance avant qu’un lourd riff ne vienne nous chatouiller les oreilles. Et la première pensée qui vient en tête est Bolt Thrower ! En effet, la rythmique pachydermique, le son des guitares et ce chant si caractéristique des anglais fans de Warhammer se retrouve très facilement chez Infern. Alors préparez vos crabes de combat et préparez vous à la guerre, les prochaines dizaines de minutes vont s’avérer intenses. En effet, avec ce premier album, les bretons alignent les tubes et les moments vraiment bien sentis qui à coup sûr feront des ravages sur scène. Des titres rampants et brise nuque comme “Tormented Paranoid”, “Archetype of Brutal Aggressor”, “Gaining Ground” ou “Buried Alive” sont d’une efficacité hors-pair. Mais Infern sait aussi faire dans la punition pure avec des riffs acérés comme “Phineas Case”, “State Puppet Theater” qui montre tout le talent de composition du groupe et sa capacité à écrire des morceaux efficaces et mémorables.
Alors ce “Turn of the Tide” est très sympathique mais pour être totalement transparent, je trouve que le groupe manque encore un peu de personnalité. En effet, bien que l’hommage à Bolt Thrower soit vraiment sincère et bien fait, je trouve qu’on ressent encore trop l’influence de Bolt Thrower sur la musique d’Infern. Attention, l’album est très agréable (en même temps, y’a pire comme inspiration) mais je trouve que le groupe sonne trop comme la formation anglaise (son des guitares, voix et même certains gimmicks de composition) et ne se démarque pas tant que ça. Si on prend des groupes comme Frozen Soul ou Jungle Rot, l’influence Bolt Thrower est palpable mais ces groupes ont quand même réussi à se créer une identité et un son propre sans rester dans l’ombre du char d’assaut qu’est Bolt Thrower.
Finalement, ce premier album d’Infern est un disque pour tout fan de Death lourd et groovy à la Bolt Thrower. Bien que je trouve encore que l’ombre des anglais plane encore trop sur Infern, il faut quand même saluer l’effort de composition inspiré, l’excellente exécution et le professionnalisme de cette toute jeune formation.
INFERN – « Turn of the Tide »
4 Octobre 2024
Dolorem Records
