"Scars" - GREYBORN
Chronique par Estelle Poilâne – 16/03/2024
Formé en 2021, le trio de stoner doom Greyborn, vient de sortir son deuxième EP intitulé « Scars » le 8 mars dernier. Un EP qui s’inscrit dans la continuité du précédent « Leeches » (paru en mars 2022) autant lyriquement que musicalement. En effet, le titre de leur premier EP se traduit par « Sangsues » et le second par « Cicatrices », où l’on retrouve ce rock dévastateur encore plus intense. Le groupe limougeaud a encore pour ce nouvel opus, enregistré et mixé lui-même via F2M Planet, label autogéré. Greyborn, se démarque déjà rien que par sa formation : le fondateur du groupe Théo Jude au chant et à la batterie, Maxime Conan à la guitare et Guillaume Barrou à la basse. Les trois musiciens nous immergent dans un univers mêlant ténèbres et lumière. Le nouvel EP « Scars » se traduisant par « Cicatrices », évoque justement le thème de la cicatrisation, mais aussi celui du long chemin vers la reconstruction à la fois avec fatalisme.
Avec le morceau-titre « Scars », on est tout de suite conquis par des riffs lourds et puissants qui nous donnent envie de « secouer la tête » ! Les tempos assez lents ajoutent à la lourdeur du morceau, à son aspect lugubre. Les harmonies au chant et à la guitare viennent donner plus d’ampleur.
« Ravenous », sorti en novembre dernier en tant que premier extrait de l’EP, confirme le talent du trio. Particulièrement bien produit (comme tous les titres de « Scars », d’ailleurs), il est même identitaire de Greyborn : de la saturation et du fuzz à foison ainsi que des sonorités granuleuses comme on les aime.
Le titre plus rock « A Thousand Dreams Away » offre une rythmique plus entraînante et on imagine déjà la foule chanter en cœur sur le refrain, lors d’un concert. La structure du morceau et ses quelques changements de tempo nous tiennent en haleine tout au long des 5mn35.
Le court interlude instrumental hypnotique et presque inquiétant « Tetany », vient contraster avec les autres titres en nous transportant vers un univers encore plus mélancolique.
« The Grand Design », pleinement maîtrisé, clôture de façon épique ce nouvel EP. L’intro nous laisse déjà entrevoir tout son potentiel. On ressent ensuite toute l’énergie et la force du groupe avec son rock bien lourd. Greyborn livre ici sa composition la plus réussie de son nouvel opus.
Entre fatalité et espoir, la musique planante et heavy du power trio nous plonge dans un univers qui lui est propre, où règne une atmosphère sombre aux riffs puissants et mélodiques. La basse est lourde et saturée au possible. Quant au jeu de batterie, il y est soigné et irréprochable. Le chant se veut rock, envoûtant, hypnotique, et ça fonctionne. Il aurait cependant été appréciable que les solos de guitare soient d’une plus longue durée. Cela dit, la production est de grande qualité et on a l’envie immédiate d’une seconde écoute. C’est donc un nouvel EP très convaincant pour Greyborn et on a hâte d’entendre l’album… Un groupe à suivre de près !
Le groupe vient d’ailleurs de remonter sur scène cette semaine à Tulle et à Pessac. Une date est prévue pour ce dimanche 17 mars à Limoges, dans un lieu encore tenu secret. Si « Scars » vous a séduit, soyez donc attentif ce week-end pour savoir où le trio va se produire ! Greyborn sera également en concert à Paris le 25 mars prochain au Supersonic, lieu super cool pour découvrir des groupes de rock émergents et ce, gratuitement !
GREYBORN – « Scars »
8 mars 2024
F2M Planet