Après huit ans d’attente, le quatrième album de la bande la plus énervée de Californie est sorti le 30 août dernier. Pour les non-initiés, Nails est fondé par un vétéran de la scène Hardcore, Todd Jones, ayant officié notamment chez Terror sur les premiers albums du groupe. Puis en 2007, Todd Jones fonde son propre groupe Nails. Après un EP en 2009, Nails déchaîne son désormais classique “Unsilent Death” l’année suivante. Ce premier album est une ogive nucléaire tant en moins de quatorze minutes, Nails arrive à concentrer autant de violence, haine et rage. Le mix de grindcore et powerviolence est ultra efficace et punitif comme jamais. Trois années plus tard, “Abandon All Life” vient pousser encore plus le bouchon en réussissant à être encore plus méchant et suffocant, notamment au niveau du mix, que son prédécesseur. Encore trois ans après, en 2016, et une signature chez le mastodonte Nuclear Blast sort “You Will Never be One of Us”, toujours autant brutal et sauvage avec une petite particularité. Pour le dernier morceau, Nails s’est essayé au changement en nous proposant un morceau de plus de huit minutes (c’est quasiment la moitié de la durée de l’album) qui ralentit la cadence et se laisse emporter dans les ténébreuses et suintantes terres du Sludge. Et nous voici huit années plus tard avec le quatrième album de la bande “Every Bridge Burning”.
Bien que huit longues années soient passées, la formule Nails n’a quasiment pas changé. En effet, l’album est toujours sous la barre des vingt minutes, c’est toujours aussi enragé et nihiliste et l’artwork est aussi signé Jeff Whitehead (Leviathan) Alors oui, cela peu paraître un peu maigre pour huit ans d’attente mais depuis le début Nails nous a habitué à de très court album explosif et sur-vitaminé.
Et c’est sans ménagement aucun que “Imposing Will” nous explose aux oreilles avec un morceau à la lourdeur suffocante faisant le pont pour le très intense “Punishment Map”. A peine eu le temps de comprendre ce qu’il se passe que “Every Bridge Burning” nous fout une nouvelle claque. En trois morceaux, Nails nous fait oublier cette longue attente tant l’intensité prisée chez eux est toujours aussi vive et punitive. “Give Me The Painkiller” est un peu plus long que la moyenne et se démarque quelque peu de la formule Nails. En effet, on a droit à un morceau typé speed metal dans le riffing (le riff est trop bien) et nous sommes même gratifié d’un solo, première pour Nails ! Après ce petit interlude speed, on retrouve le Nails que l’on connaît avec “Lacking The Ability To Process Empathy”, le très court “Trapped” et “Made Up In Your Mind”. D’ailleurs, je trouve que ce dernier à un gros côté Napalm Death notamment aux niveaux du refrain, j’ai vraiment l’impression d’entendre Barney. Mais pas le temps de se poser, “Dehumanized” nous prend à la gorge avec ce break de fin d’une violence rare ! Le plus crust “I Can’t Turn It Off” continue sur cette lancée punitive avec cette moshpart de fin vraiment bien sentie suivi par un solo venant nous achever. Mais c’est avec “No More Rivers To Cross” que Nails vient terminer le boulot avec cet ultime mandale mid-tempo dévastatrice.
L’attente aura été longue mais Todd Jones et sa bande sont de retour et pour de bon ! Ce quatrième album est un pur concentré de ce que sait faire Nails, un grindcore / powerviolence hyper efficace, violent et sans concession.
NAILS – « Every Bridge Burning »
30 Août 2024
Nuclear Blast