Chronique – « Where we dive » – MEDICIS

Dès les premières notes de « Timecrash« , on plonge dans un univers sonore dense et organique. La basse lourde, couplée aux rythmiques syncopées et aux guitares saturées, évoque des influences telles que Queens of The Stone Age, Royal Blood ou The Psychotic Monks. MEDICIS ne se contente pas de suivre ces références : ils y injectent une sensibilité propre, jouant sur des variations d’intensité saisissantes. Le morceau « Mirrors » illustre parfaitement cet équilibre entre rage et contemplation. Un riff hypnotique nous entraîne dans une spirale où les nappes de synthétiseurs ajoutent une touche éthérée, contrastant avec la voix tourmentée de Julien. L’instrumentation est minutieuse : chaque effet de pédale et chaque distorsion participent à une montée en tension maîtrisée. L’un des points forts de « Where We Dive« , c’est sa dimension conceptuelle. L’album explore des thèmes philosophiques profonds, notamment à travers l’histoire d’une œuvre d’art exposée dans un musée. Ce parallèle avec la condition humaine, figée dans le temps, observée, jugée , donne une profondeur singulière aux morceaux. « Boxes« , par exemple, questionne notre place dans un monde où tout semble compartimenté et contrôlé. Les paroles, à la fois poétiques et percutantes, s’ancrent dans une ambiance musicale oppressante. On retrouve ce même sentiment d’urgence dans « Mercury Leaves« , qui alterne entre moments contemplatifs et explosions sonores cathartiques. L’approche live de l’enregistrement confère à l’album une authenticité rare. En à peine 48 heures, MEDICIS a su capturer l’essence même de sa musique : une énergie brute, sans artifice, où chaque note résonne avec intensité. Thomas, à la batterie, propose des patterns incisifs, tandis que les jeux de guitares alternent entre riffs tranchants et atmosphères planantes. La production, bien que rugueuse, ne manque pas de finesse. L’album joue habilement sur les dynamiques, créant des contrastes saisissants entre moments de tension et d’accalmie.  L’album se clôt sur « Colors/Monochromes« , une pièce magistrale qui synthétise tout ce que MEDICIS fait de mieux. La progression dramatique du morceau nous emporte dans une descente vertigineuse, où le groupe pousse ses sonorités à leur paroxysme. C’est un final grandiose, à la fois cathartique et mélancolique, qui laisse une empreinte durable chez l’auditeur.