Chronique – « The Ossuary Lens » – ALLEGAEON

En activité depuis 2008, les américains sont de retour avec The Ossuary Lens (à paraître chez Metal Blade le 4 avril prochain).

Ce septième opus est le premier avec le chanteur original Ezra Haynes depuis son départ en 2015. Le groupe est devenu plus technique, plus symphonique, plus progressif au fil des albums. The Ossuary Lens aborde le thème de la mort, avec différents points de vue.

On commence l'album par "Refraction", une magnifique intro à la guitare avant de rentrer dans le dur. "Chaos Theory" nous rappelle qui sont vraiment Allegaeon, les maîtres américains du technical death metal. Les morceaux sont mélodiques et entraînants, avec une surpuissance vocale. La construction des morceaux est simple et accessible pour les amateurs de technicité qui déborde un peu. Les solos de guitare sont alambiqués juste ce qu'il faut pour pouvoir les apprécier. Le voyage musical continue avec "Driftwood", tout aussi brut et poétique, avec du chant clair presque mélancolique. "Dies Irae", du latin jour de colère qui était exprimé sous forme de chant liturgique au moyen-âge et en effet, on est un petit peu énervé sur ce morceau, le rythmes est rapide, énergique, ça s'emballe très vite ! En plus d'être violent de manière générale, "The Swarm" surprend par la présence de pig squeal qui tombe a point nommé dans cet Opus et qui confirme la haute performance vocale du chanteur. S'ensuit le tout aussi mélancolique "Carried by delusion" ainsi que "Dark Matter Dynamics" sur lequel Adrian Bellue, guitariste multi-instrumentiste originaire de Californie, a apporté sa patte avec une petite intro à la guitare qui nous emmène en Espagne. Un morceau tout en subtilité entre poésie, brutalité et notes progressives, durant 6 minutes et 17 secondes et étant un voyage à lui seul.

Après avoir repris une dose de brutalité avec "Impérial", on attaque "Wake Circling Above" avec un rythme beaucoup plus lent et du chant clair, puis le véritable cri du cœur de cet album , "All I need again..." sur lequel on termine notre envoûtante échappée. Cet opus est la preuve de l'ambivalence que peut amener le death metal, à la fois brut, mélodique, bestial et poétique. Le chanteur Erza Haynes qualifie ce son de "melotech", death mélodique et technique. Un album qui s'écoute sans faim, propre et efficace et qui fait du bien.