Krys & Dorian, chanteur et guitariste du groupe Ecr.linf. ont bien voulu répondre à quelques questions dans un moment de confidence autour de l’album «Belluaires» qui sort le 22 Mars via My Kingdom Music / Source Atone Records.
Bonjour, est ce que vous pouvez vous présenter en quelques mots pour les gens qui ne vous connaissent pas ?
Dorian : Moi c’est Dorian, guitariste et compositeur d’ECR.LINF. J’étais dans le black il y a 30 ans, j’ai eu un passage dans le Death Mélo avec Krys ici présent il y a dix/quinze ans et donc forcément j’avais à cœur de re cristalliser quelque chose autour du black métal.
Krys : Et moi j’officie au poste de chanteur dans le projet, et j’ai également le rôle de parolier. Et on jouait tous les deux dans un groupe de Death Mélo, il y a maintenant 25 ans, dans un groupe qui s’appelait Jarell.
Et pour présenter le groupe ?
Dorian : Ce groupe est né de nos retrouvailles avec Krys, j’avais commencé quelques compositions mais ça faisait dix ans que je ne faisais plus de musique, j’avais même raccroché la guitare, la guitare trônait, prenait la poussière dans la cave, et bien avant le confinement j’avais à cœur de refaire un peu de musique, mais vraiment à titre anecdotique. Du coup j’avais composé quelques bribes de morceaux, le confinement est arrivé par-dessus et pour moi ça n’a pas été très inspirant, je n’ai rien fait. Il y en a qui on fait beaucoup de choses pendant le confinement, moi non (rires). J’ai plutôt attendu que ça passe et fin 2020 je retombe sur Krys, on se recroise, un peu bizarrement mais ça c’est une autre histoire, et c’est là qu’il me demande ce que je fais, moi j’avais complètement lâché la scène, lui il était encore dedans. Il me demande ce que je fais, je lui dis que je compose un peu quand même, il me demande d’écouter et du coup en écoutant et surtout en reparlant parce que d’abord on a eu un échange philosophique et spirituel avec Krys, par-dessus tout ça est venue se greffer la musique.
Moi je veux bien l’histoire des retrouvailles du coup.
Krys : En fait c’est simple, il y a quinze ans on s’est un peu quitté avec pertes et fracas avec Dorian parce qu’on avait des visions différentes et puis on était beaucoup plus jeunes que maintenant et donc on était beaucoup plus à vif. Donc ce qui s’est passé c’est qu’on ne sait pas par quelle magie Dorian a eu une invitation Facebook par rapport à ma page et donc il accepte mon invitation et moi je n’avais pas trop compris le truc. Il m’écrit et il me dit « Et alors quoi de neuf ? »
Dorian : En fait le truc c’est que je vois qu’il n’enchaîne pas alors que je vois « invitation reçue il y a une minute » et au bout d’un quart d’heure je le dis bon allez on va dire que l’eau a coulé sous les ponts, parce qu’on était parti quand même très fâchés, et du coup je me dis bon allez j’enchaîne je le recontacte et lui est surpris, genre qu’est-ce qu’il se passe ? Je lui dis bah tu viens de m’inviter et il me dit non pas du tout.
Krys : Et en plus c’est vrai, je n’avais rien fait de tout ça !
Dorian : Je lui dis si (rires) et en fait on a beaucoup parlé, entre autres je lui ai demandé où il habitait maintenant parce qu’il était parti vivre à l’étranger et en fait toutes les planètes étaient vraiment alignées parce qu’il me dit j’habite à Conflans, donc là ville à côté de la mienne. Je lui dis quoi ? Demain je viens chez toi !
Donc voilà on s’est vu, on a discuté, on s’est foutus sur la gueule (rires), oralement mais c’était très sain au final et ça a permis de faire émerger tout ce qu’on raconte dans ECR.LINF au final.
Bon comme quoi les réseaux sociaux ça a du bon parfois …
Krys : C’était bizarre pour le coup parce que je n’ai toujours pas le truc, bon ce n’est pas grave parce que c’est positif mais c’est étrange.
Et puis les retrouvailles se sont bien passées, on a retrouvé nos marques amicales comme si on s’était quittés la veille. Et puis ce qui était bien aussi c’est que chacun a pris du recul par rapport à son vécu et donc des situations qui étaient très à vif à l’époque avec le recul, c’est ce qu’on se disait tout à l’heure, on s’écoutait mais sans se comprendre. C’est à dire que les arguments n’ont pas fait mouche à ce moment-là et là avec le recul, et la maturité aussi, les choses se sont faites plus simplement, on a tué personne, il n’y a pas eu d’animaux morts, rien (rires).
Et comment vous êtes-vous rencontrés à la base ?
Krys : Alors là c’est mythique ! Non je déconne (rires), donc à l’époque c’était Jarell et j’ai rejoint Jarell qui était le projet de Dorian, il avait déjà, il me semble, Jean au clavier, Sébastien à la guitare, et il y avait Dominique à la batterie à ce moment-là, et il cherchait un chanteur et moi je venais de quitter mon ancien groupe et bon je ne voulais pas forcément reprendre mais ils avaient mis un titre déjà en écoute et je me suis dit tiens je vais essayer et donc j’ai passé l’audition et on s’est rencontrés comme ça tout simplement et ça a été une aventure de deux ans et demi à fond la caisse à l’époque avec des premières parties de pleins de groupes d’un peu partout et c’est vrai qu’on a pas arrêté pendant plus de deux ans, ce qui a fait aussi que le jeune âge plus le fait de faire plein de choses ça a fait une cocote minute et à l’époque on a très très mal gérer les choses.
Pourquoi ce nom, ECR.LINF ?
Dorian : La signification c’est Écrasons l’infâme, c’est quelque chose qui est tiré des correspondances de Voltaire avec différents de ces amis, où il écrivait ecr.linf. A l’époque pour ne pas être sous le joug de la censure, et donc c’est de là tout simplement, ça nous est venu comme une évidence parce qu’en fin de compte même maintenant il est toujours délicat de dire les choses ou de ne pas les dire, c’est un peu étrange mais c’est comme ça. Et donc ecr.linf. montre bien l’ironie de ce que l’on vit un petit peu maintenant dans le monde dans lequel on est, c’est à dire qu’on peut penser quelque chose mais sans l’écrire ou sans le dire donc on a un peu joué avec ce paradoxe qu’avait déjà à l’époque Voltaire, lui qui pouvait avoir des problèmes avec le roi et également la religion chrétienne qui était très très forte à l’époque donc comme il était contre les dogmes etc…, il passait au travers de tout ça en mettant dans ses correspondances au-dessus de sa signature ce petit code.
Où puisez-vous l’inspiration ? Films, livres, événements de votre vie ? Actualités ?
Il y a un peu de tout ça, c’est vrai qu’il y a beaucoup de constats aussi, notre âge fait que maintenant on a du recul, enfin ça va on n’est pas si vieux que ça non plus, on a la quarantaine. Et puis il y a aussi, c’est quelque chose qui est parfois à l’opposé et qui pourtant est très véhiculé dans le black Metal c’est la spiritualité. Alors ça c’est à notre manière mais c’est quelque chose qui pour moi (Dorian) a été très important, de puiser cette inspiration pour avoir surtout beaucoup de hauteur, et une spiritualité vraiment areligieuse, c’est à dire que pas du tout liée à une religion, et aussi dans la philosophie. Et d’ailleurs on fait le lien dans l’album, par exemple avec Belluaire, qui fait référence à la Rome antique, donc nous c’est un point d’ancrage, en partant de Marc Auréle par exemple on ne va pas reprendre tout ce qui est philosophes grecs, Platon, etc… mais bon on s’est dit pour faire un pont entre le monde antique de Marc Auréle jusqu’à Voltaire et les Lumières. Pour moi (Dorian) le stoïcisme de Marc Aurèle faisait lien avec les Lumières et Voltaire, et cette espèce de renaissance de la Rome antique. Et ce message-là est un peu aussi en lien avec notre vie donc il y a beaucoup de nous, beaucoup de sincérité, c’est nos vies qui sont aussi transcrites en message dans Belluaire.
Quel est votre processus créatif ? Est ce qu’il y a quelqu’un qui compose plus ?
Krys : Alors la composition est menée par Dorian, on peut dire que c’est lui qui amène globalement les riffs, même généralement quand on arrive c’est déjà prêt à l’emploi, c’est plutôt intéressant, on a déjà la structure. Ensuite on se voit tous les deux, et viennent les idées de texte et donc on pond des textes et l’idée vient tout de suite avec le morceau. Après moi il me faut quand même un petit temps d’écriture pour tout digérer et je le renvoie à Dorian qui voit s’il est d’accord avec tous les concepts et tout ce qu’on a envie de dire, et après on enregistre dans un home studio, chez nous, on fait une maquette et on avance comme ça.
Dorian : Bon en même temps il faut savoir … mais je ne sais pas s’il faut donner les coulisses …
Si si, donnez-les.
Dorian : Bon alors il y a la compo d’un côté, qu’on s’envoie avec Krys, il y a les textes qui reviennent, pour l’instant on ne s’est pas encore vu, enfin je veux dire on peut faire ça à distance, et puis au moment où on se voit pour le faire, on prend une bonne soirée, on commence vers 18h, mais on ne commence à enregistrer que vers minuit/une heure. En fait avec Krys il y a un côté où on parle beaucoup, on échange beaucoup sur ce qu’on va faire après et au milieu de la nuit, enfin passé minuit, il y a quelque chose d’autre qui s’amorce et ce n’est pas qu’on est plus près mais là on se sent de sortir quelque chose de plus vrai. Mais avant il y a quatre heures, cinq heures, où on ne fait rien, on n’enregistre rien, on n’est même pas devant le PC, on mange (rires) c’est important, on va prendre une bière, et puis après généralement on fait quoi ? Deux prises ? Et en une heure on a la maquette et c’est super. Bon après moi après je reprends toutes les sorties du chant parce que généralement on fait ça chez toi, moi je regarde sur le home studio chez moi et des fois je recale deux/trois trucs parce que des fois on le fait en une heure mais un peu à l’arrache, je lui renvoie, on échange et après on a de quoi travailler pour le studio. Après l’inspiration première elle est … moi je n’ai pas d’explication. Je ne peux pas dire qu’elle est divine mais parfois j’ai des riffs qui m’arrivent … je ne sais pas, ils arrivent comme ça.
Est ce qu’il y a un message que vous voulez faire passer ?
Krys : Ah oui on en a plein ! Mais s’il y en avait un, tout est résumé dans le titre Belluaire. Les belluaires c’était des gladiateurs qui se battaient à mains nues et c’est un peu ce qu’on a voulu retranscrire de ce qui émane de tous nos textes, c’est à dire d’essayer de comprendre comment les choses fonctionnent et ensuite soit résister, soit les intégrer. Il y a différents stades dans la manière où on appréhende les choses, et donc il y a différents textes, mais qui nous touchent assez personnellement parce qu’on a parlé de personnes disparues dans deux titres et également de notre perception entre guillemets, pas de la religion en tant que telle mais de la traduction des hommes de la religion, c’est à dire du côté conformiste, ou du côté vraiment dogmatique, où on rejoint totalement Voltaire dans cette idée-là, c’est à dire qu’on n’a pas du tout de pamphlets contre la religion parce qu’on estime que quelque chose si ça apporte du bien aux autres il n’y a pas de soucis. Après au-delà de ça, nous on n’est pas du tout dans ce message-là, on est dans un message où il faut prendre de la hauteur, ce n’est pas parce que quelque chose est écrit et mal compris qu’il faut le re traduite, et de manière complètement bancale derrière. Et donc l’idée ce n’est pas du tout de donner des leçons, on n’est pas là pour ça, c’est notre vision, c’est comme si on prenait une photo à un instant T et c’est comme ça qu’on perçoit les choses comme ça à ce moment et comment on les retraduit.
Dorian : Moi ce serait plutôt la prise de conscience, on invite, c’est ça un peu l’idée, l’auditeur à prendre conscience de ses propres croyances, mais pas forcément religieuses ou politiques, personnelles. Qui peuvent être dues à des traumatismes d’enfance, à une histoire, à un contexte d’actualité, etc. C’est surtout ça qui est important, c’est pouvoir intégrer et ressentir à l’intérieur ses croyances. Et en avoir conscience.
Est ce qu’il y a des groupes qui vous influencent ?
Krys : Moi ce sont surtout actuellement des groupes de la scène québécoise, des groupes de black métal, comme Sombre Héritage, Délétère, etc, il y a pas mal de ces groupes-là, il y a aussi des groupes de références comme Mayhem, etc, beaucoup de groupes des années 90 qui nous ont pas mal influencés, pas mal inspirés. Donc il y a pas mal de choses qui rentrent dans Ecr. Linf., on est venu avec notre background, un petit peu black Metal ou même post métal et on a essayé de le retranscrire pour rendre quelque chose de différent avec tout l’apport que l’on a autour de nous. Je pense qu’on est tous un peu des éponges et ce n’est pas toujours évident de bien le retraduire.
Krys, pourquoi particulièrement des groupes québécois ?
Krys : C’est simplement que j’ai retrouvé dans la scène québécoise actuelle un écho des années 90, un peu de rébellion dans leur manière de composer, dans la recherche du son, et ils chantent en français aussi, c’est quelque chose que je trouve très important, et puis je ne sais pas, j’aime bien leur vision. Ils sont très attachés à leurs terres, ils sont très attachés à leur culture aussi, et c’est intéressant je trouve.
J’ai passé pas mal de temps au Québec et effectivement je trouve qu’il y a une sorte de sincérité là-bas que l’on n’a pas en France.
Krys : Exactement. Et c’est tout à fait la démarche dans laquelle on voulait s’inscrire. Quand ils ressentent quelque chose comme ça, ils le ressortent comme ça et c’est ce qu’il manque parfois aux français avec certaines convenances, et là c’est parfois un peu brut de leur côté et on peut même parfois être un peu décontenancé mais au-delà de ça, ça a le mérite d’entre vraiment sincère effectivement.
Est-ce que vous pouvez me raconte une anecdote, bonne ou mauvaise, de concert, de création, d’enregistrement ?
Aha, il y en a beaucoup, laquelle on pourrait prendre ?
Dorian : Un concert qu’on a fait ensemble, mais pas dans le cadre d’Ecr.Linf., c’était un concert au Mans, c’était sur une péniche, on arrive et c’était bizarre comment soirée, un peu étrange, et je m’amusais à faire le Jedi avec la perche (rires), la perche de la péniche et à un moment elle m’a échappée des mains et donc forcément elle tombe dans l’eau et là le propriétaire de la péniche en colère nous dit « Et-moi comment je vais faire ? On va être dans la merde avec les assurances, si on ne récupère pas la perche, il n’y aura pas de concert. On annule tout. » Et je voyais la perche partir avec le courant, dériver comme ça au loin et il nous dit bon alors qui va la chercher ? Et j’ai marché loin loin …, en regardant vers quelle rive elle partait, je me demandais est ce que je passe le pont ? Le pont ? Pas le pont ? Et à un moment donné elle s’est échouée sur une sorte de rivage, mais plein d’orties, qui montaient genre à un mètre cinquante, et bah pas le choix j’y suis allé. J’ai traversé quelques mètres d’orties et donc on a fait le concert mais ça me grattait vraiment de partout, ça me démangeait. Et en plus c’était un concert où il n’y avait pas eu trop de communication et il y avait moyennement de monde mais il y avait un groupe d’handicapés mentaux, qui était venu en car d’une institution, ils étaient avec leurs accompagnateurs, et au final on a passé un super concert. Parce que là pour le coup la réponse était directe, on s’est pris en photo avec eux, c’était très attendrissant, vraiment génial et on a vraiment pris une claque, dans l’autre sens cette fois, c’est nous qui avons pris la claque parce que quand c’est direct, quand il n’y a pas de filtres, bah au final c’est ça que l’on recherche. Essayer d’abolir les filtres, c’est ce qu’on dit un peu aussi dans notre musique, il y a des filtres, ok, on se les met, mais est-ce que si on en prend conscience on peut les enlever ?
Votre clip est super, comment est-ce que vous avez bossé pour le clip ?
Ah ! Ce fut une aventure !
Krys : En fait c’est comme la démarche de notre process, c’est à dire qu’on a fait beaucoup de choses par nous-même, Dorian fait tous les artworks, donc quand je dis par nous-même, c’est par lui-même, moi je ne fais pas trop de dessin, je ne fais que critiquer (rires). Donc le clip en fait on l’a co-écrit, après la réalisation c’est Dorian parce qu’il filmé. On a été en repérage d’abord, avec notre ami Etienne qui a un drone. Après on a tout organisé, on a fait ça en famille, donc c’est nos enfants dans le clip, dans la vidéo.
Dorian : C’était dur, c’était dans le froid, même pour les appareils avec la pluie on a failli arrêter le shooting, mais vu la météo des jours d’après on n’avait plus le choix, il fallait le faire maintenant donc il pleuvait, il faisait froid, avec les gamins leur robe de moine, leur bure, mais bon ça ne suffisait pas à tenir chaud, et toute la matinée comme ça …
Krys : Bon ils avaient des pulls quand même en dessous, hein !
Dorian : Oui mais ils n’avaient pas leurs manteaux, et on était là dans la boue, donc on a shooté, mais c’était dur de gérer les attentes des enfants, nos attentes a nous parce qu’on avait besoin de préparation sur chaque plan, et à un moment on a dû prendre les choses en urgence. Vu qu’on avait fait les repérages, on savait où on voulait tourner, mais il n’y avait plus de « Attends je gère la photographie » c’était on y va maintenant, on n’a pas le temps ! Il a des fois où ça a été filmé complètement à l’arrache. L’attention des enfants, vu qu’ils sont jeunes, c’est compliqué.
Je peux vous demander quels âges ils ont ?
Oui, Ils ont quatre ans et demi, cinq ans et dix ans. Donc c’était compliqué, c’était dur, et on n’a pas pu faire des plans qu’on voulait faire, et à l’inverse on en a fait d’autres qui n’étaient pas prévus et après ça a été en gros une semaine de montage.
Bravo. Du coup vous avez tout fait vous-même ?
Oui, c’était toute la démarche du projet.
Est-ce qu’il y a des endroits où vous aimeriez jouer ? Des groupes avec lesquels vous aimeriez jouer ?
Avec qui on aimerait jouer ? Plein de groupes …
Dorian : Bon déjà moi, en premier lieu, ce que j’aimerai ce serait jouer avec des potes, on connaît beaucoup de gens qui sont dans la scène, que moi du coup j’ai retrouvé parce que comme je n’ai pas fait de musique pendant dix ans, et là j’en ai retrouvé que je connaissais de dix/quinze ans, même voir de trente ans. Et où ? Disons dans des salles où le son est quand même un minimum potable, parce qu’il y a des salles où je trouve ce n’est pas faire honneur à la musique qui est jouée. J’ai vu beaucoup de groupes dans des salles où je n’ai même pas reconnu la musique. Et ça c’est quand même très dommage. Alors bon on vient parfois peut être pour une ambiance, pour boire une bière, mais moi pour le projet d’Ecr.Linf. Parfois il y a des salles, moi je dis à Krys, là c’est non. Après moi je ne préfère rien faire que de jouer là, c’est contreproductif. Et après s’il y avait des grandes premières parties à faire, ce serait … je ne sais pas, je n’ai pas de nom de groupes qui me vient. Peut-être des groupes des années 90 qui tournent encore, on a grandi avec ça.
Et toi Krys ?
Krys : Moi c’est un peu pareil, mais moi j’aimerai vraiment beaucoup aller jouer à l’étranger parce que j’adore jouer à l’étranger, c’est vraiment quelque chose de fun, et même en France, mais beaucoup plus en province qu’à Paris. J’aime bien Paris mais j’aime bien partir un peu partout, en fait ce que j’aime c’est plus ce qu’il y a autour du concert que le concert en lui-même à certains moments. C’est l’idée du voyage, tout ce qu’il y autour, ça ça me plaît bien. Après pour les groupes pour moi c’est de jouer dans des festivals, de partager plein d’autres visions de la musique, et d’une manière générale même quand on rencontre des gens c’est tout de suite cool.
Est-ce qu’il y a un endroit où vous avez particulièrement aimé jouer ?
Krys : Au Trabendo, c’était bien, le Forum Vauréal c’était pas mal du tout, j’aime bien aller jouer à Nantes aussi. Les Ferrailleurs c’est une salle que j’aime beaucoup, très très bonne salle. Il y a pas mal d’endroits cool en fait.
Dorian : Il y a l’Astrolabe aussi, c’est assez agréable de jouer dans des lieux comme ça parce que tout est prévu pour, l’accueil est vraiment de qualité.
Est-ce que vous avez des dates de prévues ?
Pour l’instant non, pourtant il y en a qui sont tombées (rires). Après on ne ferme pas la porte mais on a des propositions qu’on ne peut pas honorer.
Pourquoi ?
Krys : En fait on a Rémi, notre batteur, qui est dans un autre groupe et qui est pris vraiment dans un autre circuit, il joue pour Igor maintenant et il prend pas mal de temps avec ça, et donc c’est un peu compliqué. Donc on est en train de voir pour trouver un nouveau batteur, pour préparer le live, mais effectivement on prend notre temps, parce que comme avec l’album et notre démarche globale même, on essaye de faire avec le pas de temps correct, de ne pas aller trop vite, et surtout se faire plaisir à chaque étape. Si c’est pour aller trop vite, c’est compliqué.
Dorian : Oui si on fait quelque chose, on ne veut pas le faire à l’arrache, donc on table plutôt sur septembre, ou fin d’année de cette année.
Merci beaucoup pour cette interview.
Merci à toi et pour ton temps, c’était très agréable.
Par Delphine Gaston & Alexandre Farret