Chronique – « Le déni » – DEATH STRUCTURE

L’album s’ouvre sur « A critical point oh humanity » une introduction instrumentale oppressante où nappes de guitares dissonantes et percussions tribales annoncent l’effondrement mental à venir. Dès les premières secondes de « Immutable » l’auditeur est plongé dans un tourbillon sonore : blasts dévastateurs, riffs acérés et alternance entre growls abyssaux et cris déchirants. Le morceau reflète la rage et l’incompréhension face à un monde en perdition. « Made for nothing » enfonce encore le clou avec ses rythmiques syncopées et ses passages plus mélodiques, illustrant la lutte intérieure entre lucidité et refus. On y perçoit l’influence de Decapited et Gojira, notamment dans les jeux de textures et les contrastes entre moments furieux et instants suspendus. L’album s’articule autour de son morceau central en deux parties « Le déni part I & II » où DEATH STRUCTURE livre une performance particulièrement marquante. La première partie s’ouvre sur une montée en tension progressive, portée par des guitares lancinantes évoquant le calme avant la tempête. Puis la seconde partie explose dans un chaos organisé, entre polyrythmies frénétiques, harmonies et dissonances, comme une métaphore du combat intérieur face à la vérité inacceptable. « Mental journey » alterne entre moments de furie pure et atmosphères glaciales, traduisant le cheminement mental d’un individu face à ses propres refus. « Insidious » avec ses breaks imprévisibles et ses lignes de basse rampantes, instille un sentiment d’angoisse grandissant. Le morceau « Fondement » se distingue par son côté presque progressif, après une introduction en arpèges mélancoliques, le morceau évolue en puissance cathartique. Enfin, « Stupid paradise » clôt l’album de manière magistrale. Ce titre, à la fois brutal et contemplatif, laisse planer une note de résignation. On y sent une forme d’acceptation forcée, comme si après tout le tumulte, il ne restait que le vide et la prise de conscience amère d’une réalité impossible à fuir.

La production de «Le déni» est une vraie réussite : chaque instrument trouve sa place, équilibre entre puissance et clarté. La section rythmique, menée par Maxime Goemaere est d’une précision redoutable, tandis que la guitare de Simon Ranwez tisse des ambiances tour à tour oppressantes et aériennes. Les performances vocales de Charly sont particulièrement impressionnantes : ses growls sont d’une profondeur abyssale et ses screams transpirent la rage et la détresse. Il n’hésite pas non plus à utiliser des voix plus claires à certains moments, renforçant l’impact émotionnel des morceaux. Le mixage, puissant et organique, met en valeur les subtilités des compositions sans jamais étouffer la dynamique naturelle du groupe. DEATH STRUCTURE parvient ainsi à retranscrire en studio une intensité qui promet d’être encore plus impressionnante en live.