Chronique -« Noctambulist II : De droom » – NOCTAMBULIST

Dès les premières notes de l’album, on ressent une intensité palpable. Les morceaux oscillent entre violence cathartique et envolées aériennes, caractérisées par des guitares tantôt cristallines, tantôt abrasives. La production, toujours aussi soignée, met en valeur chaque détail : les nappes de synthétiseur éthérées, les rythmes hypnotiques de la batterie et cette basse omniprésente, souvent inspirée du post-punk. Les deux titres déjà dévoilés « Aderlater » et « Lichteter » illustrent bien cette dualité. « Aderlater » se construit autour d’un motif lancinant, entre chuchotements hantés et cris déchirants évoquant une descente progressive dans l’angoisse. À l’inverse, « Lichteter » offrent un moment d’accalmie, où la mélancolie se fait plus lumineuse, presque contemplative. Le chant, continuellement noyé dans la reverb, agit comme un murmure spectral, un écho lointain qui guide l’auditeur à travers les méandres de l’album. NOCTAMBULIST s’attarde sur des thématiques profondes : le rêve (De droom signifie le rêve en Néerlandais) l’inconscient, la solitude et l’évanescence du temps. Les paroles, bien que minimalistes, sont imprégnées d’une poésie sombre et introspective. On retrouve ici des influences de groupes comme Alcest, mais NOCTAMBULIST parvient à imposer une patte singulière. Là où certains groupes du blackgaze se perdent dans l’éthéré, NOCTAMBULIST conserve une certaine rugosité, un ancrage viscéral qui rappelle le Black Metal originel. La construction de l’album suit une progression quasi cinématographique. Après un premier tiers marqué par l’urgence et la tension, le milieu du disque s’aventure dans des paysages plus contemplatifs, avant de conclure sur une note quasi funèbre, où les mélodies semblent s’éteindre peu à peu pour le silence. Chaque transition est pensée pour ne pas rompre l’immersion, renforçant cette sensation de voyage nocturne et onirique.