Nous avons eu l’opportunité d’interviewer Felix Heldt, chanteur de la formation allemande de power metal DOMINUM, également connu sous le nom de Dr. Dead, pour discuter du deuxième album du groupe, « The Dead Don’t Die« , à paraître le 27 décembre prochain via Napalm Records.
Bonjour, Felix ! Tout d’abord, merci de nous accorder cette interview. Comment vas-tu ?
Salut ! Je vais bien, et toi ?
Je vais bien, merci. J’aimerais commencer par te demander de te présenter un peu pour ceux qui ne te connaissent pas, toi ou ton groupe. Alors, dis-nous, qui es-tu ? Qui ou qu’est-ce que DOMINUM ? Et peut-être, pourquoi les zombies ?
Alors, je suis Dr. Dead du groupe DOMINUM, nous faisons du power metal. Du zombie power metal. Et on a juste pensé que le monde avait besoin de metal zombie, c’est pour ça qu’on le fait.
Du metal zombie. J’aimerais savoir s’il y a eu des influences spécifiques — musicales, littéraires, ou autres — qui ont façonné la direction du groupe ou de cet album.
Alors, tu pourrais penser que l’inspiration pour cette musique vient juste des jeux ou des films d’horreur et tout ça. Je veux dire, au départ, bien sûr, pour le groupe, l’inspiration est venue en regardant The Walking Dead, parce que je me suis dit : « Ok, il y a des groupes de pirates, des groupes de vikings, mais il n’y a pas de groupes de zombies. Pourquoi il n’y a pas de groupes de zombies ? ». Et là, on a décidé de le faire. « Ok, faisons un groupe de zombies ». Maintenant, je sais pourquoi il n’y a pas de groupe de zombies : parce que c’est ridicule. C’est tellement de travail avec les costumes, le maquillage et tout ça. C’est vraiment lourd. Mais ouais, et puis bien sûr, pour le premier album, c’était facile de raconter des histoires du genre « Attention, les zombies arrivent », mais tu ne peux faire ça que pour deux ou trois chansons, sinon ça devient ennuyeux. Et maintenant, en ce qui concerne l’inspiration générale pour la musique et aussi pour les paroles, c’est principalement juste déambuler avec les yeux ouverts parce que tu peux t’inspirer de partout. Tu peux t’inspirer de bonnes conversations, du fait de traverser la rue… De tout, en fait. Mon téléphone est plein d’idées que j’ai chaque jour quand je me promène, parce que tu peux prendre n’importe quel problème que tu rencontres en tant qu’humain, et il peut aussi être dans le monde des zombies, il suffit de le transférer dans ce monde zombie. Donc tout ce qui te touche en tant qu’humain peut devenir zombie. Il suffit de tourner au coin de la rue, trouver un moyen de le tordre.
Avec ce nouvel album, « The Dead Don’t Die », on a l’impression qu’il y a une évolution. Comment vois-tu ce nouveau travail par rapport à ton album précédent ? Qu’est-ce qui le distingue ?
Donc, la principale différence entre ces albums, c’est qu’on n’a pas joué un seul concert quand on a fait le premier album, parce que le premier album a été principalement réalisé pendant la pandémie, quand on était coincés chez nous et dans nos studios. On l’a fait du mieux qu’on pouvait, mais on ne savait pas vraiment qui on était, je dirais. Enfin, on avait une idée de qui on était, mais maintenant on a joué 60 concerts, et 60 fois, on a reçu quelque chose du public, de nos fans, des gens. Faire un concert, ce n’est pas un truc unidirectionnel, tu reçois quelque chose des gens, tu apprends aussi qui tu es en tant que groupe. On a eu l’opportunité de mieux développer qui on était et de le mettre dans nos chansons. C’est ce qu’on a fait. Et peut-être que tu pourrais dire que cet album a plus de crédibilité de rue et qu’il est donc un peu plus brut, moins poli et peut-être plus sombre.
Comment espères-tu que les fans interprètent et se connectent avec cet album ?
Principalement, DOMINUM est censé être un groupe feel good, donc quand tu viens à un concert de DOMINUM, que tu écoutes la musique de DOMINUM ou que tu l’écoutes juste avec tes écouteurs ou peu importe, on veut que tu te sentes bien. Même si les chansons sont parfois assez sombres. Je veux dire, « We are Forlorn » ou « Happy Deadly Ending » sont vraiment sombres, mais je pense que tu peux quand même en tirer quelque chose de positif. L’essence, le fond des chansons, est, je pense, toujours quelque part, positif. C’est ce qu’on veut faire, on veut juste que les gens passent un bon moment quand ils viennent à un concert de DOMINUM ou écoutent DOMINUM. C’est notre objectif.
Dans cet album, il y a une reprise de « Rock You Like a Hurricane » de Scorpions, du rock classique, et dans le dernier album, il y avait aussi des reprises de groupes qui ne sont pas forcément métal ou rock. Comment choisissez-vous ce que vous reprenez ou ce que vous incluez dans l’album ?
(Rires) Ça semble assez aléatoire. On fait essentiellement ce qu’on aime. Je veux dire, il y a une histoire derrière chaque chanson. « You Spin me Round (Like a Record) » de Dead Or Alive était la première et c’était juste une blague à cause du nom du groupe, évidemment. « Beds Are Burning », on a juste pensé que ce serait cool parce qu’on aime la chanson et qu’on l’entend à la radio tous les jours. Pour Billie Eilish, on écoutait la chanson et on s’est dit que ça ferait un super breakdown métal, donc on l’a fait. « Rock You Like a Hurricane », c’était parce que cette année, la chanson fête ses 40 ans, alors on a pensé que ce serait un joli cadeau d’anniversaire pour Scorpions. Probablement qu’ils ne l’ont jamais entendue (Rires), mais on leur a rendu un petit hommage. Et ouais, parce qu’évidemment, les Scorpions sont importants pour tout ce qu’on fait, même si c’est du rock classique. Mais ils font partie de ces groupes, comme Metallica, Iron Maiden et tous ces groupes gigantesques, qui ont d’une manière ou d’une autre, posé les bases pour notre petite maison de groupe qu’on est en train de construire. Donc ouais, c’est pour ça qu’on a pensé que ce serait plutôt cool.
En écoutant l’album, je me suis surprise à chanter certaines chansons, même lorsque c’était la première fois que je les écoutais. L’idée de jouer ces chansons en live a-t-elle influencé la production d’une manière ou d’une autre ?
Absolument, absolument. C’est une excellente question parce qu’elle n’a jamais été posée avant. Mais c’est à 100% lié. Absolument. Parce que sur le premier album, on n’a pas du tout pris en compte l’aspect live. Je veux dire, l’objectif principal a toujours été d’avoir une bonne chanson. C’est toujours l’objectif principal, obtenir la meilleure chanson possible. Mais on n’avait pas l’aspect live dans nos vies, et maintenant, l’aspect live est le plus important dans nos vies. Donc on se dit aussi : « Est-ce que ce sera cool à jouer sur scène ? ». Il y a des chansons qu’on a vraiment aimé enregistrer et qu’on a beaucoup aimé écrire, et on pense toujours que ce sont de bonnes chansons, mais d’une certaine manière, en live, elles ne connectent pas trop avec les gens. Pas que chaque chanson doive être une chanson du genre « Hey, hey, hey » ou « Wooo » , il peut aussi y avoir des chansons d’écoute, mais c’est un aspect qu’on a surtout changé entre le premier et le deuxième album. Si tu as, par exemple, une chanson comme « Can’t Kill a Dead Man » (commence à chanter)… Ouais, (Rires) bien sûr, ça influence beaucoup. C’est ce que je t’ai dit, on est influencés par ce qui nous entoure. Et si tu écoutes beaucoup de musique jazz, ta musique sera plus jazzy. Et si tu t’entoures de métalleux et de festivals de métal, ils influenceront ta musique, et c’est exactement ce qui se passe.
Quelles chansons as-tu hâte de jouer en live ?
« Can’t Kill a Dead Man », c’est sûr ! (Rires) Ensuite, je pense que même si ce n’est pas une de ces chansons que tu pourrais avoir en tête, je pense que « We Are Forlorn » pourrait être géniale à jouer parce qu’elle a une ambiance spéciale et une énergie très dramatique et drastique. J’aime vraiment cette chanson et j’ai vraiment hâte de la jouer.
Puisqu’on parle de jouer cet album en live, de qui t’inspires-tu, sur scène ?
C’est une bonne question. Je pourrais maintenant citer des noms comme Freddie Mercury, mais je pense que Freddie Mercury, peut-être aussi Slipknot, ou le fait que j’aie vu plein de concerts de Slipknot, ça a peut-être été une inspiration. Mais dès que je mets le costume, la cicatrice et tout le reste, il semble qu’il se passe autre chose. Il n’y a pas vraiment… Quand j’ai vu la vidéo de moi-même en train de performer en tant que Dr. Dead, j’ai presque eu l’impression que ça ressemblait à Johnny Depp dans Pirates des Caraïbes (Rires), c’est assez marrant. C’est une idole assez étrange à avoir en tant que chanteur principal dans un groupe de métal, mais ouais, je ne pourrais pas vraiment en nommer une et dire d’elle : « Oui, je l’idolâtre trop » ou « Cette personne a eu une énorme influence sur moi » ou « J’admire particulièrement cette personne, tout le temps ». Je ne peux vraiment pas t’en citer une.
Comment envisages-tu l’avenir pour DOMINUM ? Du moins pour l’année à venir.
Tu sais, c’est vraiment difficile à dire, parce que si tu m’avais posé cette question il y a un an, je n’aurais jamais pensé qu’on allait partir en tournée en tête d’affiche dans une semaine et que des gens viendraient à ces concerts. Je n’aurais aussi jamais imaginé ça, je me disais : « Et si on joue maintenant et qu’il n’y a que 20 personnes qui viennent ? ». Et on se disait : « Non, il faut le faire, il faut tenter ». Et maintenant, dans ma ville natale, je ne sais pas, 500 personnes viennent, 700 personnes viennent à Hambourg. C’est fou ! Tu sais, je n’aurais jamais pensé ça il y a un an. Donc, je n’ose pas faire de pronostics sur l’avenir, mais ouais, j’espère juste qu’on va continuer à faire ce qu’on aime, à s’amuser, à jouer et à faire de la musique.
Enfin, y a-t-il quelque chose que tu aimerais dire à tes fans, ici en France ou aux lecteurs de Metal Rock Magazine, que nous n’avons peut-être pas abordé dans cette interview ?
Nous avons vraiment hâte de revenir en France parce que nous avons récemment joué un concert avec Feuerschwanz et Orden Ogan au Trabendo à Paris, et c’était juste fou, vraiment fou. C’était un show très spécial et on a vraiment ressenti que les français étaient fans de musique power metal, ça semblait être le cas. C’était un concert brûlant et plein d’énergie. Nous avons vraiment hâte de revenir. Et « Don’t Get Bitten By The Wrong Ones » !!
Interview de Macarena