
Karg, projet solo de J.J. (également chanteur de Harakiri for the Sky), a ensuite pris le relais avec une prestation des plus intenses. Sur scène, le groupe déploie un black metal mélodique et atmosphérique, profondément enraciné dans une sensibilité introspective. Le public, déjà réceptif, s’est vu emporté par des compositions chargées de ce sentiment de mélancolie oscillant entre fureur et douceur.
La voix déchirante de J.J. mise en valeur par le set sur des morceaux issus notamment de l’album Resignation, avec ses longues parties instrumentales où se mêlent riffs efficaces, rythmiques lancinantes et ambiances contemplatives. L’alchimie entre les musiciens, pourtant discrets, laissait entrevoir un vrai travail sur les textures et les crescendos. Une prestation marquante, à la fois sombre, poétique et bouleversante.
Le duo autrichien Harakiri for the Sky a clôturé la soirée avec une performance magistrale, aussi bouleversante que puissante. Le groupe, portant haut les couleurs de leur post-black metal à la fois mélodique, brutal et mélancolique, est monté sur scène dans une ambiance déjà chargée d’émotions, entretenue par les deux premières parties. La salle, pleine à craquer, s’est enflammée dès les premières notes.
Le set a mis à l’honneur leur tout nouvel album Scorched Earth, sorti en janvier 2025, tout en revisitant avec générosité les morceaux emblématiques de leur discographie, de Maere à Arson. Les guitares brillamment mélodiques de M.S (à la fois lourdes et aériennes) contrastent avec la voix de J.J. (déchirée, hurlée, toujours sur le fil), traduisant avec une intensité rare la douleur existentielle qui parcourt leur œuvre.
Chaque morceau, long et complexe, ressemblait à une épopée intérieure : les changements de rythme, les cassures mélodiques et les envolées instrumentales ont offert une vraie montée en puissance, comme un exutoire émotionnel collectif. Le public, tantôt en transe, tantôt figé dans une écoute presque religieuse, a vécu ces morceaux comme des expériences à part entière.
La scénographie restait sobre, baignée dans des lumières froides et tamisées qui laissaient toute la place à la musique et à l’émotion brute qu’elle dégage. Aucun artifice, juste une sincérité musicale désarmante qui a laissé l’audience à la fois vidée et transcendée.
Finalement les musiciens imposent une vraie présence sur scène, les morceaux sont millimétrés, le son est sale juste ce qu’il faut et l’énergie est constante. C’est un trio ultra efficace, qui prouve que même dans la brutalité, il y a de la finesse.