
Une ascension vers la lumière avec « Aspiral » , EPICA prouve une fois encore sa capacité à évoluer sans se renier. Ce neuvième album studio marque une étape audacieuse dans la carrière des Néerlandais : un disque plus concis, plus accessible dans ses structures, mais toujours habité par cette grandiloquence symphonique qui fait leur marque depuis « The Phantom Agony » (2003).
Une œuvre inspirée et cohérente l’album tire son nom d’une sculpture en spirale de l’artiste polonais Stanisław Szukalski, incarnant le cycle perpétuel de destruction et de renaissance. Ce thème traverse tout le disque, aussi bien dans les paroles que dans l’ambiance musicale. Les morceaux, bien que souvent plus courts que sur les précédents opus (Omega ou The Holographic Principle), regorgent de couches orchestrales, de chœurs massifs, de riffs puissants et de la dualité vocale chère à EPICA : la voix éthérée de Simone Simons contre les growls abyssaux de Mark Jansen. Des titres qui marquent, comme « Cross the Divide » (single), ouvrant l’album avec une intensité immédiate. Les orchestrations s’entrechoquent avec les guitares dans un tourbillon épique. « Eye of the Storm » intègre des influences orientales rappelant The Divine Conspiracy.
La montée en tension progressive, couplée à un refrain majestueux, en fait un morceau phare. « Darkness Dies in Light – A New Age Dawns Part VII » est une pièce de huit minutes qui alterne entre passages extrêmes et moments d’accalmie symphonique. L’écriture est habile, dynamique et riche en rebondissements. « The Grand Saga of Existence – A New Age Dawns Part IX » conclut l’album sur une note cinématographique. Il s’agit d’un condensé du style EPICA : dramatique, mélodique, complexe mais fluide.
Une production magistrale sous la houlette de Joost van den Broek, fidèle collaborateur du groupe, la production est à la hauteur de l’ambition de l’œuvre : chaque instrument trouve sa place, chaque effet sonore sert le propos. Les arrangements orchestraux, réalisés avec un orchestre complet et un chœur classique, donnent au disque une dimension cinématographique rarement atteinte dans le metal sympho. Un album plus direct, mais pas simpliste. Ce qui frappe dans « Aspiral » , c’est sa capacité à captiver sans recourir à des compositions de 15 minutes ou à des démonstrations techniques. Ici, EPICA va à l’essentiel : les structures sont plus digestes, les refrains plus mémorables, mais l’intensité émotionnelle reste intacte. Il s’agit peut-être de leur disque le plus immédiat, sans jamais sacrifier la profondeur.
Avec « Aspiral« , EPICA signe un album lumineux, puissant et inspiré. C’est à la fois une synthèse de leur passé et une projection vers l’avenir. Loin de se reposer sur ses acquis, le groupe prouve qu’il peut encore surprendre, émouvoir et fédérer. Un incontournable de 2025 pour tous les amateurs de metal symphonique ambitieux.
Artiste : EPICA
Album : Aspiral
Date de sortie : 11 AVRIL 2025
Label : Nuclear blast